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États-Unis : les députés se prononcent contre l’accueil des réfugiés syriens et irakiens

La Chambre des représentants des États-Unis, à majorité républicaine, a adopté, jeudi, une mesure qui suspendrait l'accueil de réfugiés syriens et irakiens sur le sol américain. Le texte doit encore être examiné au Sénat.

La réponse du Congrès américain aux attentats de Paris se précise : la Chambre des représentants, à majorité républicaine, a adopté, jeudi 19 novembre, une mesure qui suspendrait l'accueil de réfugiés syriens et irakiens. Par 289 voix contre 137, le texte a été adopté avec l'appui de la majorité républicaine et d'une partie des démocrates et doit encore être examiné par le Sénat.

La proposition de loi républicaine veut obliger le directeur du FBI, le secrétaire à la Sécurité intérieure et le directeur du Renseignement national à certifier personnellement que chaque réfugié ne pose pas de menace sécuritaire, de nouveaux obstacles qualifiés de dilatoires et d'impraticables par la Maison blanche et les ONG. Les plus conservateurs réclament un filtrage des réfugiés chrétiens, particulièrement persécutés selon eux. Cette suspension pourrait durer des années, selon des démocrates.

Pour les conservateurs, les Américains disposent en effet de trop peu d'informations sur les ressortissants syriens. "Aucun processus n'a de risque zéro", avait déclaré en octobre le secrétaire à la Sécurité intérieure, Jeh Johnson. Le directeur du FBI, James Comey, a lui-même souligné le manque de renseignements dans le domaine.

"Pouvez-vous me nommer ou identifier un seul terroriste kamikaze qui ne soit pas musulman?", a demandé le représentant conservateur Steve King. "Nous avons une énorme botte de foin d'humanité, ce foin est relativement bénin, mais dans cette botte se cachent des aiguilles terroristes".

Réaction aux attentats de Paris

Ce vote est une manifestation de la soudaine vague de rejet des réfugiés syriens qui a gagné tout le pays après les attentats de Paris, en pleine campagne des primaires présidentielles.

Aux États-Unis, chaque candidat au statut de réfugié est d'abord sélectionné par l'ONU dans ses camps en Turquie, Jordanie et Égypte, a expliqué Leon Rodriguez, directeur des services d'immigration américains. Plusieurs bases de données militaires, diplomatiques, criminelles et de renseignement sont ensuite consultées, et les demandeurs passent des entretiens en personne.

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L'administration américaine défend cependant sa procédure de sélection des réfugiés, l'une des plus rigoureuses que pour n'importe quel autre type de voyageur aux États-Unis. La Maison blanche a d'ores et déjà annoncé que le président mettrait son veto à cette mesure. Ce veto ne pourra être surmonté qu'avec un nouveau vote à une majorité de deux tiers, soit 290 voix à la Chambre si tous les élus participaient.

Seulement un peu plus de 2 000 réfugiés syriens ont été acceptés à ce jour depuis le début de la guerre civile en 2011, a précisé Anne Richard, responsables des réfugiés au département d'État.

Avec AFP