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"Une trop longue servilité à l'intolérable"

Au menu de cette revue de presse française, mercredi novembre, le soutien des Français aux mesures sécuritaires du gouvernement, celui de l’UE à la lutte française contre le djihadisme. Et la stupeur face à l’ampleur du phénomène djihadiste en Belgique, où ont vécu plusieurs auteurs des attentats de vendredi.

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A la Une de la presse française, ce matin, le soutien des Français aux mesures sécuritaires proposées par le gouvernement, pour lutter contre le terrorisme.
D’après un sondage du Figaro, 83 % des Français se disent d’accord pour accepter plus de contrôles, et «prêts» «à limiter leurs libertés pour plus de sécurité». 87% disent faire «confiance» aux forces de police, de gendarmerie, et de renseignement pour lutter contre le terrorisme, mais 50 %, seulement, déclarent compter sur le gouvernement. «Les Français sont en colère et applaudissent la guerre contre Daech», fait apparaître une autre enquête, du Parisien, qui a demandé aux Français leur sentiment après les attaques. Seuls 13 % disent avoir peur.
Des Français qui ont aussi leurs idées «pour faire face» à la menace terroriste. Comment agir au quotidien pour se défendre? Le Parisien a posé la question à 50 d’entre eux. Une maman demande des portiques devant chaque école, un inspecteur de sécurité de Paris propose de réactiver les sirènes d’urgence, un étudiant de généraliser la formation aux premiers secours. Ce ne sont pas les idées qui manquent. Mais le nerf de la guerre, c’est l’argent. S’agissant des victimes, le Parisien rapporte que les blessés et les familles des personnes décédées seront indemnisés, ainsi que les établissements touchés. Pour ce qui est de l’effort financier que vont nécessiter les mesures de sécurité sur le sol français et les opérations en Syrie, la Commission européenne a fait savoir qu’elle sera «souple» sur le déficit de Paris, d’après les Echos, qui rapportent que l’UE se dit «prête» à appuyer les offensives françaises contre le djihadisme. Prête à aider «mais pas jusqu’à la guerre», rappelle l’Opinion, qui précise que l’UE a approuvé hier la demande «d’aide et d’assistance» de la France, mais que «cela ne l’oblige pas à grand-chose ».
La France et l’Europe ont découvert avec stupeur l’ampleur du phénomène islamiste en Belgique, où ont vécu une partie des terroristes responsables des attaques de vendredi. Molenbeek, dans la banlieue de Bruxelles, est une «fabrique djihadiste», d’après Libération, qui a enquêté dans cet ancien bourg ouvrier de la capitale belge. Tout comme le Figaro, qui propose une plongée au cœur du «Molenbeekistan», et évoque un lieu où le «climat» aurait favorisé «le séjour de figures charismatiques du djihad, comme à Londres il y a 15 ans». D’après un sociologue, dans le Parisien, «le salafisme (serait) devenu le substrat religieux de la jeunesse musulmane belge». Molenbeek, 94 000 habitants, 50 % de musulmans et un taux de chômage qui frise les 70 % - sur le site du Monde, l’écrivain Pierre Mertens évoque un repli identitaire, une façon de percevoir la religion qui n’aurait «rien de métaphysique», serait «moins une foi qu’un signe de rejet de l’autre», mais aussi des forces de police souvent «priées de fermer les yeux sur une délinquance qui n’avait pas encore basculé dans le djihadisme». «Or, écrit Mertens, c’est déjà un péché mortel que de manifester quelque tolérance et même servilité pour l’intolérable». Il y a aussi, ces derniers jours, ces moments de respect et de communion. Hier, lors du match Angleterre-France, 70 000 personnes ont entonné la Marseillaise, pour un hommage aux victimes des attentats. Lu dans le Parisien.
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