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Le gel des colonies attise les tensions entre Washington et Tel-Aviv

Le ministre israélien de la Défense, Ehoud Barak, est attendu ce lundi à New York et à Washington, où il doit réitérer le refus de l'État hébreu de geler le processus de colonisation en Cisjordanie, comme le réclame la Maison Blanche.

Le désaccord prend de l’ampleur entre le président américain Barack Obama et le gouvernement Netanyahou au sujet du gel de la colonisation. L’Etat hébreu refuse d’arrêter la construction de nouvelles habitations en Cisjordanie comme l’exige Washington, évoquant une colonisation légale pour faire face à la "croissance naturelle" de la population juive. Un argument qui ne tient plus pour les Etats-Unis .

Israël accuse en outre le président Obama d’ignorer les engagements pris par son prédécesseur, George W. Bush. Dans une lettre adressée en 2004 à l'ancien Premier ministre Ariel Sharon, l'ex-président américain indiquait, selon les responsables israéliens, que le tracé d'un futur Etat palestinien devrait tenir compte des blocs d'implantations. Israël entend ainsi annexer ces blocs en Cisjordanie, où vivent la grande majorité des 280 000 colons juifs.

"Des logements pour les ultra-orthodoxes"

E n Cisjordanie, la colonie juive de Givat Zeev, située au nord de Jérusalem, est l’exemple même de ce bras de fer avec Washington. L'endroit ne cesse de s’étendre. La majorité des habitants voit dans les nouvelles constructions un moyen normal de répondre aux besoins de logement des familles qui s’agrandissent. "Pourquoi est-ce que la croissance naturelle des juifs serait moins importante que la croissance naturelle des Arabes ?", demande Yaacov Barut, résident de Givaat Zeev. "C’est une attitude raciste, et la meilleure chose à faire, c’est de l’ignorer", ajoute-t-il.

Mais certains, comme Jeff Halper, tiennent un autre discours : "L’idée même qu’il s’agit d’une croissance naturelle est intenable car les gens qui vont venir habiter ici constituent une population qui n’existe pas à Givat Zeev… Ce n’est donc pas fait pour installer les enfants de Givat Zeev." C e professeur d’anthropologie, membre du Comité israélien contre la démolition des maisons, explique que ces 800 logements flambants neufs sont prévus pour une population spécifique: les juifs ultra-orthodoxes et non les familles de Givat Zeev.