Ni les joueurs, ni les spectateurs n'ont pris conscience de la tournure que prenait la soirée hors du Stade de France, vendredi 13 novembre, malgré de grosses explosions qui ont retenti juste avant la pause. Dans Paris et aux abords du stade, plusieurs  fusillades et prises d'otages avaient lieu. Mais à la fin de la rencontre, les spectateurs, retenus un temps dans le stade, ont envahi la pelouse dans le calme, en attendant de pouvoir sortir en sécurité.

La rencontre avait bien tourné pour les Bleus. À sept mois de l'Euro-2016, l'équipe de France de football a confirmé sa bonne forme actuelle en disposant d'une bien terne équipe d'Allemagne (2-0), au Stade de France. Les hommes de Didier Deschamps se sont imposés grâce à des buts d'Olivier Giroud (45e+1) et André-Pierre Gignac (86e).

Ce succès, le cinquième d'affilé pour les Bleus, tombe à pic alors que l'image de l'équipe de France est ternie par l'affaire de la sextape de Valbuena, dans laquelle l'attaquant des Bleus Karim Benzema a été tout récemment mis en examen pour "complicité de tentative de chantage et participation à une association de malfaiteurs".

Amputé de ses cadres, la France a toutefois prouvé qu'elle disposait d'un réservoir de talents conséquent sur le front de l'attaque. Giroud et Gignac ont tous deux trouvés le chemin des filets en l'absence du titulaire habituel du poste en pointe, mais c'est un autre Bleu qui a cristallisé toute l'attention.

Des prétendants convaincants

Incisif, l'ancien joueur de l'AS Monaco Anthony Martial a confirmé ce soir qu'il prétendait à une place de titulaire au sein du 11 de Deschamps. L'attaquant, transféré cet été à Manchester United pour une somme comprise entre 50 et 80 millions d'euros, s'est illustré sur le côté gauche de l'attaque des Bleus. Son association avec Griezmann et Giroud, notamment, a fait des merveilles.

Derrière aussi, Didier Deschamps a été rassuré par la prestation de ses hommes. La charnière centrale, emmené par un Raphaël Varane des grands soirs et un Koscielny tout aussi vigilant, a brillé par sa solidité.

Même constat sur la prestation de Lassana Diarra, devant la défense, qui a prouvé qu'il avait bien retrouvé son tout meilleur niveau. Le milieu défensif de l'Olympique de Marseille, intraitable dans l'entrejeu, a gratté un nombre incalculable de ballons et fait rapidement oublier les dernières prestations en demi-teinte de Yohann Cabaye, son principal concurrent à sept mois de l'Euro.

Une Mannschaft poussive

À l'inverse de son hôte, l'Allemagne a quitté le Stade de France avec un sentiment pour le moins mitigé. Les hommes de Joachim Löw, qui a dû composer sans certains éléments majeurs (Kroos, Götze et Ozil, notamment), ont peiné sur une pelouse du Stade de France pas franchement à la hauteur de l'affiche du soir.

Face aux Français, l'Allemagne n'a montré les crocs que par fulgurances, mais ni Mario Gomez (37e, 43e), ni Thomas Müller (33e) n'ont réussi à marquer durant le premier acte. En seconde période, l'attaquant emblématique du Bayern Munich a bien cru ramener les deux équipes à égalité (77e), mais sa lourde frappe a trouvé le poteau d'un Hugo Lloris par ailleurs peu sollicité.

En dehors de ces quelques tentatives qui auraient sûrement mérité un meilleur sort, les champions du monde en titre n'ont pas montré grand chose. Pas très rassurant pour les vainqueurs des Bleus en quart de finale du Mondial-2014 (1-0), qui ont encore du travail avant le coup d'envoi de l'Euro, le 10 juin 2016.