
Deux attentats-suicides simultanés ont frappé jeudi la banlieue sud de Beyrouth, fief du mouvement chiite libanais Hezbollah. L'EI a revendiqué ces attentats qui ont fait au moins 41 morts et de nombreux blessés.
Deux attentats-suicides ont secoué jeudi 12 novembre en fin d'après-midi la banlieue sud de Beyrouth, un bastion du Hezbollah, mouvement chiite armé libanais. La Croix-Rouge fait état d'au moins 41 morts et 200 blessés. Dans la soirée, le groupe jihadiste État islamique (EI) a revendiqué ce double attentat dans un communiqué.
Jeudi en fin d'après-midi, deux hommes à pied ont fait détoner leurs ceintures explosives dans une rue commerçante bondée du quartier de Bourj el-Barajneh. L'armée a affirmé avoir trouvé "mort" un troisième "terroriste" qui n'a pas pu faire exploser sa ceinture.
itLe photographe de l'AFP a vu des corps ensanglantés dans des magasins pulvérisés et des flaques de sang au milieu de voitures détruites. Des secouristes et des civils transportaient des blessés.
Les forces de sécurité tentaient de boucler la rue où se trouvent de nombreux magasins et étals dans la rue.
"Nous avons des dizaines de blessés et cela continue d'arriver", a affirmé à l'AFP un médecin de l'hôpital Bahman, à Haret Hreik, un quartier chiite voisin.
Le Premier ministre libanais Tammam Salam a annoncé une journée de deuil national vendredi.
De son côté, le chef d'État français François Hollande a exprimé dans la soirée de jeudi son "effroi" et son "indignation" après cet attentat meurtrier, dénonçant un "acte abject".
All Lebanon schools, universities declared shut Friday after south Beirut attack: Education Ministry https://t.co/8dmXQTOl1j
— The Daily Star (@DailyStarLeb) 12 Novembre 2015Le Hezbollah est engagé dans le conflit syrien aux côtés des forces du président Bachar al-Assad. Il s'agit de la première attaque contre le fief du Hezbollah chiite depuis juin 2014. Un agent de sécurité avait alors été tué en empêchant un attentat à la voiture piégée.
Auparavant, une dizaine d'autres attaques avaient endeuillé des bastions du Hezbollah à travers le Liban entre juillet 2013 et février 2014, la plupart revendiqués par des groupes extrémistes sunnites.
Ceux-ci avaient présenté leurs attaques comme une "vengeance" à la décision du Hezbollah d'envoyer des milliers de ses hommes combattre en Syrie au côté du régime de Bachar al-Assad contre les rebelles et les jihadistes, en grande majorité des sunnites.
Il y a moins d'un mois, le chef du Hezbollah Hassan Nasrallah a de nouveau défendu son implication auprès du régime Assad, son allié, en parlant d'"une bataille essentielle et décisive".
Avec AFP et Reuters