![Affrontements entre policiers et migrants à Calais pour la 3e nuit consécutive Affrontements entre policiers et migrants à Calais pour la 3e nuit consécutive](/data/posts/2022/07/20/1658336599_Affrontements-entre-policiers-et-migrants-a-Calais-pour-la-3e-nuit-consecutive.jpg)
Pour la troisième nuit consécutive, des heurts ont éclaté mardi soir entre migrants et forces de l'ordre aux abords de la "jungle" à Calais. Les CRS ont fait usage de grenades lacrymogènes pour tenter de disperser les migrants.
La situation est de plus en plus tendue à Calais aux abords d'un campement de fortune où vivent dans l'inconfort le plus total 4 500 personnes, selon les derniers chiffres du ministère de l'Intérieur.
Pour la cinquième nuit consécutive, des heurts entre forces de l’ordre et migrants se sont produits mardi 10 novembre à partir de 22h30, pendant une heure environ. Face à des migrants qui leur jetaient des projectiles et proféraient des insultes, les forces de sécurité ont répondu par des tirs de grenades lacrymogènes pour tenter de les disperser.
Les CRS ont ensuite utilisé brièvement un canon à eau pour éteindre un feu allumé par des manifestants à l'aide de palettes en bois, selon une équipe de l'AFP sur place. Des grenades lacrymogènes ont continué d'être tirées ensuite, jusqu'au retour à un calme précaire après 23H30.
En plus de la dizaine de camions de police habituellement postés aux abords du campement de fortune, deux camions avaient été positionnés le long de la zone pavillonnaire jouxtant la "jungle". La préfète du Pas-de-Calais, Fabienne Buccio avait déploré mardi après-midi lors d’une conférence de presse que, dans la nuit de lundi à mardi, des migrants avaient "souvent pénétré dans la propriété des riverains pour se procurer des objets pouvant servir à bloquer des camions sur la rocade" menant au port.
"On est rassuré par la présence de la police"
"On a eu des dégradations, c'est des poubelles volées, des caillasses dans notre jardin, des bombes lacrymogènes... Là, on m'a pété mes palissades... Combien de temps cela va-t-il durer ? On n'est plus chez nous, on vit avec nos fenêtres et volets fermés. On ne peut même plus aller dans notre jardin avec les enfants", s'est plainte Sandy, habitant tout près de la Jungle, auprès d'un correspondant de l'AFP.
Mais "on est rassuré par la présence de la police. Ils repartent !", se félicitait dans la soirée un autre habitant, montrant des migrants rebroussant chemin après avoir vu un camion de CRS.
Après les incidents de la nuit, des heurts avaient éclaté dans la matinée mardi, lorsque 200 à 250 migrants ont jeté "quelques pierres sur la rocade". Objectif : créer un bouchon pour pouvoir monter sur des camions s'apprêtant à embarquer sur des ferries pour l'Angleterre. Mais le renforcement des mesures de sécurité au port et sur le site du tunnel sous la Manche condamnent à l'échec nombre de ces tentatives.
Des affrontements similaires s'étaient déjà produits dans la nuit de dimanche à lundi, blessant légèrement 16 policiers et un migrant, contre 11 mardi.
Ces troubles ont suscité des réactions politiques. "Désolée de poser encore une fois une question qui fâche, mais combien d'arrestations ?", a lancé Marine Le Pen sur Twitter.
Cette situation "intenable oblige à accélérer les mesures d'accueil des réfugiés qui peuvent rester sur le territoire français et de ceux qui doivent, parce qu'ils ont des attaches familiales, rejoindre l'Angleterre", a déclaré le candidat PS aux régionales, Pierre de Saintignon.
La maire de Calais, Natacha Bouchart (Les Républicains), a de nouveau réclamé l'intervention de l'armée. En France, la sécurité intérieure est assurée "par la police et la gendarmerie", a répondu la préfète.
Avec AFP