logo

Elle était la voix de la diplomatie iranienne. La porte-parole du ministère des Affaires étrangères Marzieh Afkham a été nommée ambassadrice d'Iran en Malaisie, une première pour une femme depuis la révolution islamique de 1979.

L’Iranienne Marzieh Afkham, diplomate de carrière depuis près de trente ans, a été nommée ambassadrice d'Iran en Malaisie. Il s’agit d’une première pour un poste de ce niveau depuis la révolution islamique de 1979. Sa nomination a été annoncée, dimanche 8 octobre, par le chef de la diplomatie iranienne, Mohammad Javad Zarif, en personne.

Marzieh Afkham, 50 ans, était déjà la première femme porte-parole du ministère des Affaires étrangères, et ce, depuis 2013, année de l'élection du président modéré Hassan Rohani.

"Choisir Afkham comme ambassadrice a pris quelques minutes, mais choisir son successeur a pris quatre mois", a ironisé Mohammad Javad Zarif lors d'une cérémonie à Téhéran, selon l'agence officielle Irna.

Marzieh Afkham "a accompli avec succès sa mission pendant plus de deux ans", a affirmé le ministre iranien des Affaires étrangères. "Elle a réussi à agir avec dignité, courage et une vision particulière" dans une période où la diplomatie iranienne était particulièrement regardée "par l'opinion publique".

"Faire avancer" la société iranienne

Marzieh Afkham a de son côté salué "le courage d'une telle décision, la confiance placée dans les femmes en leur donnant des responsabilités et l'occasion de faire avancer" la société iranienne.

Après son élection, Hassan Rohani avait demandé à ses ministres de nommer des femmes à des postes importants et avait auparavant affirmé que "la discrimination ne serait pas tolérée" dans son gouvernement. Il a lui-même nommé trois femmes sur onze vice-présidents.

"Il n’y a pas de différences entre les hommes et les femmes." C’est ainsi que le 8 mars dernier, à l’occasion de la journée internationale des droits des femmes, le guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei, a présenté sa conception du sexe dit "faible" dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux.

Toutefois, malgré un statut plus enviable que dans d'autres pays de la région, les Iraniennes font face à des lois discriminantes qui les désavantagent dans les questions de mariage, de divorce ou d'héritage.

Si théoriquement elles peuvent être députée, et même ministre, les Iraniennes restent très largement minoritaires dans la vie politique. Pis, elles n'ont pas accès aux fonctions de juge et aucune n'a été autorisée à se présenter à l'élection présidentielle depuis 1979.

"La loi interdit aux femmes d’accéder à la présidence", avait estimé en 2013 l’ayatollah Mohammad Yazdi, ancien ministre de la Justice et membre ultra-conservateur du Conseil des Gardiens de la Constitution, l’organe chargé de valider les candidatures, sans préciser s’il s’agissait de sa propre interprétation de la Constitution ou de celle des Gardiens.

Avec AFP