
L'opposante Aung San Suu Kyi, dont le parti est le favori des législatives de dimanche en Birmanie, a affirmé jeudi qu'elle "dirigerait le gouvernement" et serait "au-dessus du président" en cas de victoire.
L'opposante birmane Aung San Suu Kyi ne cache pas ses ambitions. À trois jours des élections législatives de dimanche en Birmanie, elle a affirmé, jeudi 5 novembre, qu'elle "dirigerait le gouvernement" et aurait la main sur la présidence.
"Je serai au-dessus du président. […] C'est un message très simple. La Constitution ne dit mot d'une fonction qui serait au-dessus du président", a déclaré la chef de file de la Ligue nationale pour la démocratie (LND), parti favori du scrutin. "Je dirigerai le gouvernement. Et nous aurons un président qui travaillera en accord avec la politique de la LND", a ajouté Aung San Suu Kyi lors d'une grande conférence de presse dans sa maison de Rangoun.
À la suite des élections, la première étape du nouveau Parlement sera de choisir le prochain président, un processus complexe qui n'aura pas lieu avant mars. La lauréate 1991 du prix Nobel de la paix ne pourra pas briguer la présidence en raison d'un article de la Constitution qui bloque l'accès à la fonction suprême pour les personnes ayant des enfants de nationalité étrangère. Les deux enfants d’Aung San Suu Kyi sont britanniques.
Irrégularités pendant la campagne
Les élections générales de dimanche sont les premières depuis qu'un gouvernement "quasi civil" a succédé en 2011 à la junte militaire, au pouvoir depuis près d'un demi-siècle. Ce scrutin doit parachever la transition par les ex-dirigeants militaires de la Birmanie. L'opposante de 70 ans dénonce régulièrement les limites des réformes amorcées par le gouvernement post-junte qui reste dominé par des ex-généraux soucieux de défendre les intérêts de l'ancienne garde, sous couvert d'assurer une transition en douceur.
Aung San Suu Kyi a par ailleurs déploré de nombreuses irrégularités, fraudes et intimidations dans la campagne électorale et les procédures de vote anticipé. Jusque-là, a-t-elle dit, ce scrutin a été "loin d'être totalement libre et équitable".
Elle s'inquiète aussi du délai qui s'écoulera entre les élections et l'entrée en fonction du gouvernement issu des urnes, prévue en février 2016.
Au premier jour de la campagne officielle, le 8 septembre, Suu Kyi avait appelé la communauté internationale à suivre de près le résultat du scrutin.
Avec AFP et Reuters