Cela fait exactement un mois que la Russie a lancé sa campagne de frappes aériennes en Syrie pour soutenir le président Bachar al-Assad. L'armée russe a bombardé 1 623 cibles "terroristes" lors de 1 391 raids aériens, faisant près de 600 morts.
Le 30 septembre, la Russie a lancé une campagne de frappes aériennes en Syrie pour soutenir l'offensive au sol des forces du régime du président syrien Bachar al-Assad. En l’espace d’un mois, elle a mené des raids dans 10 des 14 provinces du pays, dont certains bastions du groupe jihadiste de l'État islamique (EI), comme Raqqa et Deir ez-Zor. Mais elle a surtout frappé les fiefs de la rébellion.
Selon le dernier décompte de l'armée russe, ses appareils ont bombardé 1 623 cibles "terroristes" lors de 1 391 raids aériens, dont 51 camps d'entraînement et 131 dépôts de munitions, a annoncé le chef de l'opération militaire en Syrie, le général Andreï Kartapolov. Ces bombardements ont fait près de 600 morts, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
Les seules provinces épargnées par les raids russes sont Tartous et Soueida, tenues par le régime ; Hassaké, dont le contrôle est partagé entre les forces kurdes et le régime ; et Quneitra, sur le plateau du Golan, à la lisière de la ligne de cessez-le-feu avec Israël.
Une autre définition des "terroristes"
La Russie, qui agit depuis les bases militaires de Tartous et Lattaquié, affirme que ses opérations visent l'EI et les autres "terroristes". Toute la question reste de savoir qui sont ces terroristes. Pour les Américains et leurs alliés, les frappes russes servent avant tout à soutenir le régime syrien en frappant ceux qui y sont opposés sur le terrain, y compris les rebelles modérés et islamistes, plutôt que l’EI. En effet, la majorité des bombardements a ciblé les provinces de Hama, Idleb, Alep, Homs et Lattaquié, où les forces gouvernementales combattent les forces hostiles au président mais où la présence de l’EI reste relativement faible.
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Les organisations modérées, soutenues par les États-Unis, ont également accusé Moscou de les viser directement. Le groupe Souqour al-Jabal a ainsi affirmé début octobre que les avions russes avaient ciblé son dépôt d'armes dans la province d'Alep.
Des résultats mitigés
L'intervention russe a redonné le moral aux forces du régime qui reculaient face aux rebelles. Elles ont lancé leur première offensive terrestre le 7 octobre dans le nord de la province de Hama pour reprendre le contrôle de l'autoroute internationale reliant Homs à Alep, la capitale économique du pays.
Les résultats sont néanmoins mitigés : après avoir repris plusieurs localités aux rebelles, elles n'ont réussi à en conserver que trois. Dans le Sahl al-Ghab, une plaine située à la jonction des provinces de Lattaquié, Hama et Idleb, le régime s'est emparé de certaines collines mais a échoué à conquérir des positions capables de lui donner un avantage décisif.
Dans le même temps, l'EI s'est emparé de larges portions de l'unique route tenue par le gouvernement reliant Homs à Alep. Aujourd'hui, les 500 000 habitants des quartiers d'Alep tenus par le régime syrien sont coupés du monde.
Avec AFP