![Thomas Fabius accusé de vol par des casinos aux États-Unis Thomas Fabius accusé de vol par des casinos aux États-Unis](/data/posts/2022/07/20/1658334941_Thomas-Fabius-accuse-de-vol-par-des-casinos-aux-Etats-Unis.jpg)
Thomas Fabius, fils du ministre français des Affaires étrangères, fait l'objet d'un mandat d'arrêt aux États-Unis pour avoir distribué dans des casinos de Las Vegas, le 16 mai 2012, des chèques en bois pour une somme de 3,5 millions de dollars.
Il conduit des voitures de luxe et porte un nom qui ne passe pas inaperçu. Thomas Fabius aime flamber et il en paye le prix. Déjà dans le viseur de la justice française depuis trois ans, le fils du ministre français des Affaires étrangères fait l'objet d'un mandat d'arrêt aux États-Unis pour des "ardoises" laissées dans trois casinos du Nevada, révèle l’hebdomadaire "Le Point".
Autrement dit, l’homme de 33 ans risque d'être arrêté s’il pose un pied aux États-Unis, le mandat d'arrêt s'appliquant à tout le territoire américain, a précisé un porte-parole du bureau du procureur du comté de Clark, dans l'État du Nevada où se trouve la "ville du vice".
Durant une folle nuit à Las Vegas de mai 2012 – le 16 exactement, soit le jour où son père a officiellement été nommé chef de la diplomatie française – le jeune homme a distribué des chèques en bois totalisant 3,5 millions de dollars. Selon la plainte officielle remontant à avril 2013, Thomas Fabius a été pris d'une frénésie d'achat de jetons et de plaques de casino, signant des chèques les uns après les autres.
Un joueur invétéré et endetté
La justice américaine n'est pas la première à s'intéresser à Thomas Fabius. Interdit de jeu en France, ce joueur invétéré fréquente les casinos de Monaco, des États-Unis ou encore de Chypre.
En février 2012, il aurait laissé derrière lui une dette de 1,9 million d'euros au casino de Monte-Carlo, une somme jamais réclamée par l'établissement, sans doute par crainte de l’incident diplomatique. Entre avril 2011 et avril 2012, Thomas aurait empoché près de 13 millions d'euros de gains contre seulement 5 millions de perte, soit un bénéfice de près de 8 millions d'euros.
Un gain qui en laisse plus d’un sceptique, dont l'Office central pour la répression de la grande délinquance financière (OCRGDF) qui a planché sur des "opérations bancaires atypiques", cherchant à éclaircir d'importants mouvements de fonds ayant pu transiter par ses comptes. En juin 2013, le trentenaire était visé par une information judiciaire contre X ouverte en France pour "faux", "escroquerie" et "blanchiment".
Le fils turbulent de la famille Fabius
Thomas Fabius avait déjà éveillé les soupçons en achetant, en 2012, un appartement de 280m2 en plein cœur de Paris pour 7 millions d'euros, alors qu’il ne payait plus d’impôts sur le revenu depuis 2011. La transaction a fait l'objet d'un signalement à la cellule de renseignement financier Tracfin et obligé son père, Laurent Fabius, à se justifier. Le ministre avait alors assuré au "Monde" qu'il n'avait "contribué en aucune façon à l'acquisition de cet appartement".
En juillet 2013, un proche de Laurent Fabius confiait au "JDD" que "les seuls soucis des Fabius viennent de leur fils Thomas". Épargnée jusqu'à présent, la famille Fabius pourrait cette fois être inquiétée. Les enquêteurs examinent avec attention des versements suspects effectués sur le compte de Thomas Fabius par sa tante, pour un total de 550 000 euros.