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Avec 35,1 % des suffrages, le maire de Buenos Aires et ancien patron du Boca Juniors, Mauricio Macri, crée la surprise en Argentine en devançant le favori, dauphin désigné de la présidente Cristina Kirchner, Daniel Scioli, qui obtiendrait 35,01 %.
Certains instituts sondages prédisaient une victoire du candidat Front pour la victoire (FPV, gauche) Daniel Scioli dès le premier tour de l'élection présidentielle en Argentine. D'autres le créditaient de dix points d'avance face à Mauricio Macri (centre droit). Selon un décompte portant sur 86 % des bulletins, le maire de Buenos Aires et président du club de football de la capitale Boca Juniors, Mauricio Macri, serait en tête avec 35,1 % des suffrages, devançant le favori Daniel Scioli qui obtiendrait lui 35,01 %. Le second tour aura lieu le 22 novembre.
"Ce qui s'est produit aujourd'hui va modifier la politique dans ce pays", a affirmé le maire péroniste de Buenos Aires, lors d'une intervention devant ses partisans. De son côté, Daniel Scioli a appelé les électeurs indécis à le soutenir. "Nous pourrons triompher si nous sommes unis, a-t-il déclaré. J'appelle les électeurs indécis et indépendants à rallier ma cause".
Malgré cet appel, certains de ses soutiens ne cachent plus leur inquiétude face à une défaite désormais envisageable. "Je voudrais pouvoir dire qu'on va inverser cette tendance au mois de novembre mais je n'en suis pas sûre", a commenté une militante au QG de campagne.
Ce score inattendu signe le début d'une nouvelle ère politique, selon les politologues. "C'est une grande surprise de voir les candidats au coude à coude. Le résultat est d'autant plus surprenant que les sondages ne l'avaient pas anticipé. C'est souvent le cas quand on assiste à une fin de cycle, un changement d'époque", estime le sociologue Gabriel Puricelli.
"Usure naturelle"
Une nouvelle ère s'ouvre en Argentine après douze ans de gouvernance de Nestor Kirchner (2003-2007), puis de son épouse Cristina Kirchner (2007-2015), qui ne pouvait pas briguer un troisième mandat. Pour le sociologue du Laboratoire des politiques publiques, la contre-performance de Scioli est due "à l'usure naturelle, du fait du temps passé au pouvoir, c'est un facteur universel, qui n'a rien à voir avec l'Argentine. C'est la fin d'un cycle".
Les résultats officiels diffusés dans la nuit de dimanche à lundi placent en troisième position (21,2 %) le député Sergio Massa, dissident kirchnériste, devant la candidate de gauche Margarita Stolbizer (3,4 %), le trotskyste Nicolas Del Cano (2,6 %) et le péroniste Adolfo Rodriguez Saa (1,7 %).
Avec AFP et Reuters