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Dans un rapport publié vendredi, la LDH affirme que la mort de Rémi Fraisse en octobre 2014, sur le site du barrage de Sivens, résulte d’une volonté politique de faire exercer "par les forces de l'ordre un niveau de violence considérable".
La Ligue des droits de l’Homme (LDH) estime, dans un rapport publié vendredi 23 octobre, que la mort de Rémi Fraisse, le jeune opposant au barrage de Sivens, tué en octobre 2014 par une grenade offensive, résulte du choix "délibéré" de "l'autorité politique" de faire exercer "par les forces de l'ordre un niveau de violence considérable" pour évacuer les opposants du site.
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La commission d'enquête citoyenne de la LDH s'est basée sur l'exploitation d'articles, blogs, vidéos, et l'audition de 34 "militants zadistes, responsables politiques et associatifs locaux", témoins "de l'ensemble ou de certains événements" survenus sur la zone. "Aucun pro-barrage n'a été interrogé", car "ils n'ont pas accepté de venir, mais ils ont eu tous les médias pour s'exprimer", a précisé François Dumas, membre de la commission. De même, le président du conseil général du Tarn, le préfet et le commandant de gendarmerie n'ont pas souhaité être entendus.
Se défendant de "faire le procès des forces de l'ordre", la commission déplore "l'absence de traçabilité précise des ordres donnés", qui est selon elle "le meilleur moyen pour l'autorité politique de se défausser de ses responsabilités". Elle demande que lors de ce type d'opérations, "les ordres transmis par l'autorité civile soient désormais écrits et identifiables".
Elle souligne que si "certains opposants ou prétendus tels, venus sur le site le 25 octobre" (20 à 30 personnes), étaient là "pour en découdre avec les forces de l'ordre", ils avaient "des moyens matériels limités" qui, "à l'exception de quelques rares engins incendiaires", n'étaient "pas de nature à mettre sérieusement en danger les forces de l'ordre".
"Un vrai problème de démocratie"
En dehors de ce groupe, "certains des opposants se sont livrés à des actes de violence sous l'effet de l'exaspération et de la colère face à la brutalité dont ils faisaient l'objet", explique-t-elle.
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Pour Françoise Dumont, présidente de la LDH, le rapport pointe aussi "qu'un vrai problème de démocratie a manqué à tous les niveaux", dans la décision de construire le barrage, dans l'appréciation de la situation la nuit du drame et "dans la façon dont les événements ont été dissimulés ou niés".
"Nous avons vraiment peur que ça recommence", a dit Benoit Hartmann, porte-parole de France nature environnement, estimant que les pouvoirs publics, dont le Premier ministre Manuel Valls, "poussent à la violence et aux crimes" à Notre-Dame-des-Landes. "Ils sont en train de provoquer les conditions idéales d'une violence extrême."
Manifestation "contre les armes de la police"
Vendredi, quelque 250 personnes ont manifesté à Pont-de-Buis (Finistère) devant une usine de fabrication de grenades lacrymogènes "contre les armes de la police" et en souvenir de Rémi Fraisse.
Les manifestants, réunis à l'appel de plusieurs collectifs et associations dont l'Assemblée des blessés par la police, ou Nantes en résistance, comptaient bloquer l'usine d'armement du groupe Nobel Sports située sur la commune et classée Seveso.
Cette usine produit des grenades lacrymogènes, ainsi que les balles en caoutchouc utilisées par les forces de l'ordre.
Avec AFP