Au menu de cette revue de presse internationale, jeudi 22 octobre, la visite éclair de Bachar El Assad à Moscou, et les propos de Benyamin Nétanyahou sur la responsabilité du mufti de Jérusalem dans la Shoah.
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On commence cette revue de presse internationale avec la visite surprise, mardi, à Moscou, de Bachar el-Assad, a première sortie officielle du président syrien depuis le début de la guerre civile, en 2011.
Officiellement, Bachar El Assad est allé rencontrer Vladimir Poutine pour le remercier de son engagement auprès de ses troupes, mais tout le monde s’interroge sur l’objectif réel de cette visite, qui n’a été révélée qu’hier matin par le Kremlin. «Que cache la visite d’Assad à Moscou?», se demande L’Orient Le Jour, en évoquant cette seule «certitude»: «le destin d’Assad dépend désormais vraiment du bon vouloir de Poutine», qui a également relancé l’initiative diplomatique, hier, en annonçant une réunion quadripartite entre Russes, Américains, Turcs et Saoudiens. Une réunion qui aura lieu demain, sans les Français ni les Iraniens. «En recevant Assad à Moscou, Poutine assoit le régime de Damas, et acte le retour de Moscou sur la scène internationale», juge Libération, qui se demande s’il s’agit là du «nouvel ordre mondial». «Les Européens veulent croire que le président russe pourrait aider à une transition politique avec, à terme, le départ d’Assad», mais «rien ne montre que telle est sa volonté». Du côté de la presse américaine, cette visite éclair est accueillie avec une certaine ironie. «Assad va voir papa à Moscou», raille The Daily Beast, qui se demande, en ce qui le concerne, si après avoir accueilli sa «marionnette» au Kremlin, Poutine va ensuite décider de «tirer les ficelles en Irak». Du côté du New York Times, on relève la nature glaciale des relations entre Poutine et Assad, qui entretiendraient une méfiance réciproque. «C’est un sale type, mais c’est notre sale type»: The Moscow Times cite, lui, l’adage politique pour expliquer l’alliance du président russe et de son homologue syrien, en rappelant que la Russie n’est pas le seul pays à nouer des liens privilégiés avec des despotes…
A la Une également, la polémique autour des propos de Benyamin Nétanyahou, qui a mis en cause, mardi, l’influence qu’aurait exercée le mufti de Jérusalem sur Hitler, pour le persuader d’exterminer les juifs. «Hitler ne voulait pas à l’époque exterminer les juifs, il voulait expulser les juifs et Haj Amin Al-Husseini est allé voir Hitler en disant: «Si vous les expulsez, ils viendront tous ici». «Que dois-je faire d’eux?», demanda Hitler. Ce à quoi le mufti de Jérusalem a répond : «Brûlez-les»» - voilà pour le dialogue imaginaire rapporté par Nétanyahou, à propos de la rencontre, tout à fait réelle, et datant de décembre 1941, entre Hitler et le mufti. Il en existe une photo, qu’on retrouve à la une du Independent, qui titre: «Question à propos de la culpabilité: lequel de ces deux hommes Nétanyhaou rend-t-il responsable de l’Holocauste?». Haaretz dénonce «la guerre de Nétanyahou avec les faits», et la façon dont il a choisi de minimiser le rôle d’Hitler pour servir ses seuls intérêts politiques. Le Yediot Aharonot rappelle que des historiens et la classe politique israélienne ont vivement condamné les paroles de Nétanyahou, tandis que Berlin faisait cette déclaration: «Nous savons que nous sommes responsables de ce crime contre l’Humanité». The Daily Beast juge que ces propos sont dans la droite ligne d’un discours qui cherche à présenter le conflit israélo-palestinien comme le fruit, avant tout, de l’antisémitisme.
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