Le Premier ministre portugais sortant Pedro Passos Coelho a été chargé jeudi de former un nouveau gouvernement près de trois semaines après les élections législatives qui ont fait basculer le Parlement à gauche.
Le président portugais Aníbal Cavaco Silva a chargé jeudi 22 octobre le Premier ministre sortant Pedro Passos Coelho de former un gouvernement, près de trois semaines après les élections législatives qui ont privé sa coalition de centre droit de majorité absolue.
"J'ai désigné M. Passos Coelho comme Premier ministre, car il est le chef de la coalition qui a remporté les élections législatives le 4 octobre dernier", a déclaré le président conservateur Anibal Cavaco Silva dans une allocution télévisée.
Antonio Costa, chef de file du Parti socialiste, a déclaré qu'il souhaitait former un gouvernement avec l'appui de deux autres formations politiques de gauche.
Pedro Passos Coelho, arrivé au pouvoir en 2011, a remporté les élections législatives à la tête d'une coalition de droite qui a obtenu 38,6 % des voix et 107 députés sur 230.
Mais le socialiste Antonio Costa, arrivé deuxième avec 32,3 % des voix et 86 sièges, revendique lui aussi le poste de Premier ministre, affirmant être en mesure de former un gouvernement avec les partis de la gauche antilibérale.
Vers une union de la gauche ?
Une telle union de la gauche, qui associerait le PS, le Bloc de gauche, parti apparenté à Syriza au pouvoir en Grèce, le Parti communiste et les Verts, serait inédite au Portugal depuis les premières élections législatives de 1976.
"Le dernier mot revient désormais au Parlement", a ajouté M. Cavaco Silva, précisant que "le rejet du programme de gouvernement par la majorité absolue des députés signifierait la démission du gouvernement".
M. Passos Coelho doit à présent mettre sur pied une équipe gouvernementale qui, une fois entrée en fonctions, disposera de dix jours pour présenter son programme.
Si les partis qui composent la gauche portugaise parviennent à gommer, même temporairement, leurs divergences historiques au nom d'une rupture avec la politique d'austérité, ils disposent de suffisamment de sièges (122 sur 230) pour renverser un gouvernement minoritaire de droite.
Dans cette hypothèse, le chef de l'État pourrait demander à M. Costa de former à son tour un gouvernement ou laisser M. Passos Coelho à la tête d'un gouvernement de gestion des affaires courantes.
Avec AFP et Reuters