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La direction d'Air France et les syndicats se réunissent à nouveau jeudi en à Paris pour examiner un plan de restructuration qui prévoit la suppression de près de 3 000 emplois. Les salariés s'apprêtent eux à manifester dans la capitale.

Un nouveau comité central d’entreprise (CCE) d'Air France s’ouvre jeudi 22 octobre sous haute tension. Deux semaines après une réunion tendue qui avait été émaillée de violences à l'annonce du plan de suppression de 2 900 postes, la direction et les syndicats se retrouvent dans les salons de l'Hôtel des Arts et Métiers, à Paris.

Le comité central d'entreprise d'Air France a d'ores et déjà voté à l'unanimité le droit d'alerte qui permet de saisir la direction sur certains points de sa gestion, a-t-on appris de sources syndicales.

Ultra-mobilisés, les syndicats d'Air France ont appelé les salariés à manifester "en uniforme" à Paris contre le plan de restructuration de leur compagnie et pour soutenir cinq de leurs pairs poursuivis pour violences en réunion. Ces employés sont soupçonnés d'être impliqués dans l'agression des deux dirigeants qui avaient fui, chemises en lambeaux. Mis à pied sans salaire, ils seront jugés le 2 décembre.

La mobilisation, assortie de préavis de grève pour certains métiers, ne devrait entraîner que quelques "retards possibles".

"Des alternatives"

Lundi, François Hollande a jugé possible "d'éviter les licenciements", via la négociation, sans évoquer le rôle que pourrait jouer l'État. Ce dernier est actionnaire à plus de 17 %.

Pour les syndicats, les mesures de départs volontaires que la direction veut mettre en œuvre en 2016 ne suffiront pas à résorber le sureffectif. "Il faut que soient entendues les alternatives portées par les organisations syndicales d'Air France, aux licenciements envisagés", a réclamé la CGT. Le syndicat demande aussi "une table ronde avec l'État actionnaire".

"Éviter les licenciements"

Air France, qui a déjà perdu 5 500 postes entre 2012 et 2014, est dans la tourmente depuis que direction et pilotes ont échoué à s'entendre sur un plan de productivité et de croissance, prévoyant que tous les navigants volent une centaine d'heures de plus par an.

Faute d'accord, la compagnie avait présenté début octobre un plan alternatif de "restructuration" menaçant 2 900 emplois (300 pilotes, 900 hôtesses et stewards, 1 700 au sol) sur 2016-2017.

Le PDG d'Air France-KLM, Alexandre de Juniac, a affirmé dimanche que la deuxième phase du plan, en 2017, pourrait être "évitée" si un accord intervenait sur de nouveaux efforts de productivité d'ici à début 2016. Mais la première phase est lancée, et les suppressions de postes qui vont avec, "moins d'un millier", avait-t-il assuré.

Avec AFP et reuters