Moscou a présenté ses excuses à Paris après avoir accusé à tort l'armée de l'air française de s'être approchée d'un avion russe transportant une délégation parlementaire en route vers Genève, lundi. Il s'agissait en fait d'un avion suisse.
La Russie a présenté lundi 19 octobre ses excuses à la France après avoir convoqué son ambassadeur pour protester contre le fait qu'un avion miltiaire français s'était approché "dangereusement" d'un avion russe transportant une délégation parlementaire russe en route vers la Suisse. Une accusation que Paris avait aussitôt démentie, tout en déplorant la convocation de son ambassadeur.
Après plusieurs heures de confusion, les autorités suisses ont fait savoir que l'appareil évoqué par Moscou était en fait un avion de chasse suisse F-18 et qu'il s'agissait d'un contrôle de routine.
"Apparemment, (...) la France a indiqué qu'il ne s'agissait pas d'un avion de l'armée française mais d'un avion de l'armée suisse", a déclaré la porte-parole du ministère des Affaires étrangères russe, Maria Zakharova, sur la chaîne de télévision Rossiya 24. "À la suite de quoi la France a reçu des excuses par les canaux diplomatiques". Des explications ont été demandées en retour aux Suisses.
À 10h22 lundi, un avion russe Tupolev pourvu d'une autorisation diplomatique pénètre dans l'espace aérien suisse au dessus de Biel, près de la frontière française, a indiqué de son côté Peter Mindel, un porte-parole du ministère suisse de la Défense. La Suisse dépêche alors un avion de chasse pour vérifier l'identité de l'appareil, une procédure qui arrive "une centaine de fois par an", a-t-il affirmé.
L'appareil a dû s'approcher suffisamment près pour avoir un contact visuel avec le pilote russe mais tout s'est déroulé sans danger, a-t-il assuré. Une fois le contact pris avec le pilote et l'identité de l'appareil confirmée, l'avion de chasse suisse est retourné sur sa base. L'avion russe lui a atterri à Genève comme prévu.
La délégation parlementaire russe était dirigée par le président de la Douma, Sergueï Narichkine, un allié du président Vladimir Poutine, et se rendait à Genève pour une conférence internationale de parlementaires. Il figure depuis le début de la crise ukrainienne sur la liste des personnalités russes sanctionnées par l'Union européenne et par conséquent interdites de séjour sur son territoire. En juillet, il s'était vu refuser un visa par la Finlande alors qu'il se rendait à une réunion de l'OSCE à Helsinki.
Avec AFP et Reuters