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L'ex-champion sud-africain Oscar Pistorius, condamné en 2014 à cinq ans de prison pour avoir tué sa petite amie, a été libéré lundi soir de façon anticipée, après seulement un an de détention. Son procès en appel se tiendra le 3 novembre.

Aux premières heures de la journée de mardi, la presse commençait à se masser devant sa maison du quartier huppé de Waterkloof, à Pretoria. Oscar Pistorius, l'ex-champion paralympique sud-africain, condamné en 2014 à cinq ans de prison pour avoir tué sa petite-amie, a été libéré de façon anticipée et assigné à résidence, lundi 19 octobre, dans la soirée.

"La direction de la prison de Pretoria a confirmé qu'Oscar Pistorius a été placé sous surveillance correctionnelle cette nuit", a indiqué Manelisi Wolela, le porte-parole des services pénitentiaires dans un communiqué transmis à l'AFP.

Il s'est aussitôt rendu au domicile de son oncle Arnold Pistorius à Pretoria, selon Anneliese Burgess, la porte-parole de la famille qui "se rassemblait dans le calme". Oscar Pistorius est sorti de prison un jour plus tôt que ce qu'avait prévu la commission des libérations anticipées. Cette dernière s'était déjà prononcée en juin en faveur de sa libération le 21 août, mais à la dernière minute le ministère de la Justice s'y était opposé.

Procès en appel le 3 novembre

Mais sorti de prison ne signifie pas libre. L'icône déchue du sport sud-africain, âgé de 28 ans, n'en a fini avec la justice, puisque son procès en appel se tiendra le 3 novembre. Le parquet a en effet fait appel de sa condamnation pour "homicide involontaire" et demandé à ce que les faits soient requalifiés en "meurtre".

En février 2013, pendant la nuit de la Saint-Valentin, Oscar Pistorius avait tué de quatre balles sa petite amie Reeva Steenkamp qui était enfermée dans les toilettes de sa maison de Pretoria. Au cours d'un procès fleuve retransmis en direct à la télévision et qui avait passionné le monde entier, "Blade Runner" a toujours affirmé avoir tué sa petite amie par erreur, pensant qu'un voleur s'était introduit dans sa maison.

Le 21 octobre 2014, la justice l'avait condamné à cinq ans de prison pour "homicide involontaire". Il sort après avoir passé près d'un an derrière les barreaux, la loi sud-africaine permettant aux condamnés pour homicide involontaire de sortir après avoir purgé un sixième de leur peine.

Interdiction de manier les armes

Les conditions de la libération de Pistorius pourraient inclure l'obligation de rencontrer les parents de la victime, si ces derniers le souhaitent, selon la chaîne d'information en continu ENCA. Il devra par ailleurs suivre une psychothérapie et n'aura pas le droit de manier des armes, ont indiqué les services pénitentiaires.

"Il ne devrait pas avoir besoin de se rendre au commissariat régulièrement mais il pourrait recevoir la visite impromptue des services pénitentiaires. Il pourrait aussi subir des tests pour vérifier s'il a consommé de la drogue", a expliqué Martin Hood, avocat au barreau de Johannesburg. Habituellement, un condamné assigné à résidence ne peut, par exemple, pas boire d'alcool et bénéficie d'une liberté de mouvement limitée.

Double amputé des pieds à 11 mois, Pistorius était devenu une star du sport mondial en courant sur des lames de carbone, et en s'alignant aux jeux Olympiques de Londres 2012 avec les valides. Jeune, beau, admiré, riche grâce aux contrats publicitaires, Pistorius était un sportif glamour et séducteur, mais décrit par l'accusation comme un menteur égocentrique obsédé par les armes à feu, les voitures de sport et les jolies femmes. L'affaire Reeva Steenkamp a mis un terme à sa carrière et l'a ruiné.

Avec AFP