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États-Unis : Detroit se relève de la faillite

Dans les années 50, Detroit était la cité phare de l'industrie automobile américaine. Depuis, la crise a durement frappé, au point que la ville a dû déposer le bilan en juillet 2013, incapable de rembourser une dette estimée à 20 milliards de dollars. Désormais, cette ville du nord des États-Unis se bat pour refaire surface, toujours au son des tubes R'n'B et soul de la Motown.

À Detroit, les sites de production automobile Packard et Fischer sont vides. Jusque dans les années 60, ils faisaient partie des fleurons de l'industrie automobile américaine. Mais aujourd'hui, la marque Packard n’existe plus et ses usines abandonnées symbolisent le déclin d’une ville durement frappée par plusieurs crises économiques.

Ce fatras de bâtiments dilapidés, de carcasses rouillées et de murs couverts de graffiti sont un terrain de jeu rêvé pour les amateurs d'exploration urbaine. Un désert urbain qui a donné naissance à une nouvelle forme de fascination appelée "urban porn". Des jeunes squatters ou de simples curieux parcourent ces lieux vides et interdits, à la recherche de traces de la vie passée dans ces endroits.

La ville a vu partir soudainement des dizaines de milliers d'habitants. Du coup, près de 100 000 maisons et bâtiments sont abandonnés sur près de 12 000 hectares de terrain : des commissariats, des écoles, des barres d'immeubles et même des églises.

Un air de renouveau

Par endroit, la nature a repris ses droits. On parle de "prairie urbaine" pour décrire ces lieux envahis par les mauvaises herbes et gangrénés par la criminalité. En sous-effectif, la police met parfois une heure à se rendre sur une scène de crime. Le maire, Mike Duggan, s'est donné pour mission de faire le ménage en ville, en rasant un quart de la cité pour concentrer la population autour du centre et éviter ainsi la dispersion.

Mais Detroit n'est pas que misère et la ville est sortie de sa faillite en 2014. Attirés par l’effondrement des prix des loyers, des investisseurs ont fait leur apparition. Un élan d'enthousiasme clairement visible sur Woodward Avenue : nouveaux magasins design, brasseries locales et marchés bios ont fait surface.

De jeunes trentenaires saisissent leur chance ici : les hipsters font des jardins bio en ville, ouvrent des restaurants branchés ou des concept stores. Ils veulent participer à la relance de cette ville qui a fait rêver l'Amérique et que les autorités locales surnomment désormais "America's greatest comeback city". Et la maison où la Motown est née vient de rouvrir sous forme de musée. Car la soul music, elle, n'a jamais quitté Detroit.