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Israël - Cisjordanie : quatre Palestiniens tués après l'incendie du tombeau de Joseph

Quatre Palestiniens ont été tués vendredi alors que des groupes palestiniens ont appelé à manifester en Cisjordanie et dans la bande de Gaza. Cette nuit, des émeutiers ont incendié le tombeau de Joseph à Naplouse, en Cisjordanie.

Israël a vécu une nouvelle flambée de violences, en ce vendredi 16 octobre, en Cisjordanie et dans la bande de Gaza, après l'appel à une journée "de la Révolution" dans les Territoires palestiniens.

Quatre Palestiniens ont été tués vendredi dans les Territoires palestiniens. L'un a été abattu après avoir poignardé et sérieusement blessé un soldat israélien en Cisjordanie occupée alors qu'il se faisait passer pour un journaliste. Un autre a été atteint par des tirs israéliens lors de heurts près de Naplouse et deux autres ont subi le même sort dans la bande de Gaza alors qu'ils manifestaient avec des centaines d'autres près de la barrière qui isole Israël de l'enclave palestinienne.

Des heurts violents ont à nouveau mis aux prises Palestiniens et soldats israéliens en Cisjordanie occupée, à Bethléem, Ramallah et dans la poudrière d'Hébron, non loin des lieux de l'agression par le prétendu journaliste.

Deux Palestiniens ont été tués ce vendredi par des tirs israéliens dans la bande de Gaza. Cinq autres ont été blessés par les tirs israéliens à Beit Furik, ont dit les secours. Depuis le 1er octobre, date du début de l'escalade des violences avec les Israéliens, 37 Palestiniens ont trouvé la mort.

Un peu plus tôt, dans la nuit, des dizaines d'émeutiers palestiniens ont partiellement incendié le tombeau du patriarche Joseph, figure importante du judaïsme, à Naplouse. Des cocktails Molotov ont été lancés sur le site, l'attaque a causé d'importants dégâts.

Le président palestinien Mahmoud Abbas a condamné cette attaque comme un acte "irresponsable", ordonné une enquête et promis de faire réparer les dégâts.
 

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Le secrétaire général de l'ONU Ban ki-moon "condamne fermement cet acte répréhensible" commis contre le tombeau de Joseph, en Cisjordanie, a déclaré pour sa part le secrétaire général adjoint aux affaires politiques Tayé-Brook Zerihoun.

"Incendier le tombeau de Joseph est une tentative dangereuse d'exacerber des tensions déjà fortes. Les responsables politiques doivent collaborer pour faire redescendre la température", a de son côté déclaré l'envoyé de l'ONU au Proche-Orient, Nickolay Mladenov, sur Twitter.

Face à ce déchaînement de violences, le Conseil de sécurité doit tenir dans la journée une réunion d'urgence sur les violences.

La Cisjordanie occupée et Jérusalem-Est, partie palestinienne de Jérusalem annexée et occupée par Israël, sont secouées depuis le 1er octobre par des heurts entre jeunes lanceurs de pierres et soldats israéliens, des agressions entre Palestiniens et colons, et des attentats, principalement à l'arme blanche, qui font redouter une nouvelle intifada.

Non loin du tombeau de Joseph, un quartier de Naplouse sous les flammes

BREAKING PHOTOS: Serious clashes between Arabs and Israeli forces near Joseph's Tomb in Nablus. pic.twitter.com/8StmAYUsgJ

— אזעקת חירום צבע אדום (@alarms8) 15 Octobre 2015

Quelque 37 morts côté palestinien

Les violences ont fait 37 morts, dont plusieurs auteurs d'attentats, et des centaines de blessés côté palestinien. On dénombre sept morts et des dizaines de blessés côté israélien.

Les forces israéliennes sont déployées massivement à Jérusalem, les policiers et les gardes-frontières, fusils en bandoulière, scrutent les alentours sur les places publiques, aux carrefours et sur les grands axes, déambulant là où on ne les voyait pas auparavant.

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Israël - Cisjordanie : quatre Palestiniens tués après l'incendie du tombeau de Joseph

À Jérusalem, trois cents soldats viendront en renfort aux policiers, a déclaré l'armée. L'un des derniers déploiements importants de soldats dans les villes israéliennes remonte à 2002, au cours de la deuxième Intifada.

Anxieux, les Israéliens se tournent vers le port d'armes

L'appel à l'armée est supposé contribuer à endiguer les violences, mais aussi rassurer la population qui, anxieuse, cherche à se procurer des armes. Sur les réseaux sociaux, les messages haineux prolifèrent. "Tout le monde nous suspecte, le racisme est de plus en plus grand", déplorait Shahr Omraq, 51 ans, employé de nettoyage palestinien près d'un arrêt de bus.

Les autorités israéliennes comme palestiniennes ont paru jusqu'alors impuissantes à calmer les esprits parmi une jeunesse exaspérée par l'occupation et la colonisation.

Pour le gouvernement israélien, la violence provient d'un refus de l'existence même d'Israël et les incitations à la haine proférées selon lui par les dirigeants palestiniens. "Il est temps que le président (palestinien) Abbas cesse non seulement de justifier les violences, mais aussi d'appeler aux violences", a déclaré Benyamin Netanyahou à la presse.

Avec AFP
 

HAPPENING NOW: Joseph's Tomb in Nablus set ablaze as serious riots continue, massive IDF presence in the area. pic.twitter.com/fsgAu5UPMx

— Israel News Feed (@IsraelHatzolah) 16 Octobre 2015