Le PDG de la start-up de paiement électronique Square, a soumis, mercredi, son projet d'introduction en Bourse. Mais les responsables de la société craignent que la double casquette de Jack Dorsey, aussi à la tête de Twitter, ne nuise à l'opération.
Licencier un jour dans une entreprise et en préparer une autre à entrer en Bourse. C'est l'agenda très chargé du PDG de Twitter et de Square, Jack Dorsey. Mercredi 14 octobre, ce dernier a soumis aux autorités américaines, en qualité de dirigeant de Square, les documents nécessaires pour l'entrée en Bourse de cette start-up de paiement électronique. La veille, celui qui a récemment repris les rênes de Twitter, avait annoncé le licenciement de 336 salariés du site de microblogging.
Square, fondée par Jack Dorsey après avoir été évincé de Twitter en 2009, permet aux Américains de payer grâce à leur smartphone dans un nombre grandissant de commerces dont le géant Starbucks. La start-up, valorisée par les investisseurs à six milliards de dollars, cherche à lever plus de 275 millions de dollars grâce à son entrée en Bourse qui doit intervenir avant la fin de l'année.
Toujours des pertes
Les documents financiers transmis à la SEC (Security and Exchange Commission, le gendarme américain de la Bourse), démontrent que les revenus de Square ont atteint 560 millions de dollars durant les six premiers mois de 2015, contre 370 millions l'année dernière sur la même période. Mais la start-up ne fait toujours pas de profit : ses pertes se sont élevées à 77,6 millions de dollars entre janvier et juin 2015 (contre 79,4 millions de dollars l'an dernier).
Ce ne sont pas les pertes qui inquiètent les responsables de Square. Les "risques financiers" détaillés à la SEC évoquent les potentiels piratages de la base de données sur les utilisateurs et, surtout, la situation atypique de Jack Dorsey. Sa double casquette "pourrait parfois affecter négativement le temps, les efforts et la concentration qu'il peut consacrer à Square", peut-on lire dans les documents rendus publics par le gendarme américain de la Bourse. Avoir un PDG à mi-temps à l'un des moments les plus critiques de l'histoire d'une société - ses premiers pas sur les marchés financiers - peut en effet inquiéter d'éventuels investisseurs. Surtout que la situation de Twitter, en pleine restructuration, nécessite également une attention de tous les instants de son patron.