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Les chauffeurs de VTC créent leur syndicat après une baisse des tarifs imposée par Uber

Les chauffeurs de Uber ont créé un syndicat pour protester contre la baisse des tarifs appliqués par la compagnie californienne en France. Ils manifestent pour la seconde fois, mardi à Paris, et menacent de créer leur propre application.

Les chauffeurs Uber - à ne pas confondre avec UberPop, interdit depuis octobre 2014 - sont en colère et le font savoir. Plusieurs dizaines d'entre eux ont prévu de se rassembler de nouveau mardi 13 octobre devant le siège d’Uber-France à Paris selon France Info, après une première mobilisation vendredi en milieu d'après-midi contre la baisse des tarifs pratiqués par l'entreprise de véhicule de tourisme avec chauffeur (VTC). Les conducteurs de VTC ont monté un syndicat pour défendre les intérêts de leur profession.

Ce tout nouveau Syndicat des exploitants de transport des personnes et VTC proteste notamment contre une réduction de 20 % les tarifs de ses courses VTC à Paris, appliqué par la société californienne Uber depuis mercredi, soit quelques semaines après le lancement d'offres commerciales agressives de compagnies de taxis.

Les chauffeurs menacent de créer leur propre application

D’après Mohammed Rabi, porte-parole du Syndicat des exploitants de transport des personnes et VTC, dont les propos ont été recueillis par France Info, "cette position de quasi monopole permet [à Uber] de jouer avec les prix, mais pendant que Uber baisse les prix sans tenir compte de l'avis de ses chauffeurs, pour nous le coût et les charges ne baissent pas". Selon France Info, si Uber refuse de mettre fin à la baisse des tarifs, le syndicat pourrait appeler à boycotter définitivement la société américaine et peut-être créer sa propre application.

Vendredi dernier, les chauffeurs de VTC étaient près de 300 à manifester porte Maillot à Paris, selon les organisateurs du rassemblement. "On veut qu'ils nous reçoivent pour revenir à des tarifs décents, c'est-à-dire pas 60 heures par semaine pour le Smic, on veut un vrai partenariat avec Uber", avait alors réclamé Pierre Chartier, secrétaire de l'association Capa-VTC. "Le minimum de course est passé de 8 euros à 5 euros. Nous les professionnels, on se retrouve à faire du 'UberPop' et ils nous expliquent même pas tout ça", s'était énervé Farid, 38 ans, chauffeur depuis trois ans, revendiquant "le rétablissement des anciens prix".

Concurrence sur le marché de la nuit

De son côté, Uber France avait affirmé prendre acte de ce "mécontentement" des chauffeurs. Selon un porte-parole de l'entreprise, "la très grande majorité des 10 000 partenaires chauffeurs VTC actifs sur la plateforme Uber à Paris a accueilli les baisses tarifaires sur UberX et UberPool favorablement, puisqu'elle leur permet de s'adresser à des clientèles auxquelles le marché offre peu de solutions".

La plateforme électronique de réservation a garanti à ses chauffeurs le maintien de leur chiffre d'affaires pendant six semaines, subissant donc seule une réduction des recettes qu'elle espère toutefois voir compensées par une hausse mécanique de l'activité.

Cette réduction de tarifs intervient quelques semaines après que deux compagnies de taxis parisiens ont dévoilé des offres commerciales visant des noctambules circulant le week-end, via des ristournes de 20 % réservées aux 15-25 ans pour la G7, ou un forfait de 10 euros la course pour les Taxis Bleus.

Ce marché est particulièrement disputé, avec la présence de la start-up Heetch, qui se décrit comme "une plateforme nocturne dédiée aux jeunes pour aller et rentrer de soirée en toute sécurité", à des prix inférieurs à ceux des taxis.

Avec AFP