Après le bombardement de son hôpital par des forces américaines, Médecins sans frontières a exigé, mercredi, l'ouverture d'une enquête internationale distincte de celle, militaire, promise par les États-Unis.
Après le bombardement, dans la nuit du 3 au 4 octobre, de son hôpital de Kunduz dans le nord de l’Afghanistan, qui a fait 22 morts, Médecins sans frontières (MSF) a demandé mercredi 7 octobre l’ouverture d’une enquête internationale.
"Ça n'a pas été juste une attaque contre notre hôpital. Cela a été une attaque contre les conventions de Genève [qui établissent les bases du droit humanitaire, NDLR]. On ne peut le tolérer", a lancé depuis Genève Joanne Liu, la présidente de l'ONG. Ces mêmes Conventions prévoient de mettre en place une "commission internationale humanitaire pour établir les faits" dans un tel cas de figure, a poursuivi l’humanitaire, expliquant "ne pas faire confiance à une enquête militaire interne".
Le général américain commandant la mission de l'Otan en Afghanistan a affirmé mardi que l'hôpital avait été bombardé samedi "par erreur", poussant le chef du Pentagone à exprimer ses "profonds regrets" pour cette tragédie qui a fait 22 morts.
Une commission jamais utilisée
Trois enquêtes - américaine, afghane et de l'Otan - sont déjà en cours pour établir les conditions dans lesquelles le bombardement a été décidé et mené dans la nuit de vendredi à samedi.
MSF, qui affirme avoir communiqué les coordonnées GPS de l’hôpital à la coalition et avoir donné l’alerte après le début du bombardement, demande que l'enquête soit menée par cette commission d'enquête internationale humanitaire, encore jamais utilisée. Pour qu'elle puisse se saisir du dossier, l'un des États signataires des conventions doit demander l'ouverture d'une enquête.
Jusqu'ici, les gouvernements n'ont jamais voulu, ou osé, créer un précédent. Le mécanisme existe, et il est temps de l'activer, a affirmé MSF.
Avec AFP