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Frappes sur un hôpital de MSF à Kunduz : Washington promet une enquête

Washington a promis une "enquête exhaustive" sur le bombardement de l'hôpital de MSF à Kunduz en Afghanistan. Barack Obama a présenté ses "plus profondes condoléances" après ce drame qui a fait 22 morts et pourrait être dû à un raid américain.

Les États-Unis ont promis une "enquête exhaustive" sur le bombardement de l'hôpital de l'ONG Médecins sans frontières (MSF) dans la ville afghane de Kunduz, qui a fait 22 morts et pourrait être dû à un raid américain. Le secrétaire américain à la Défense Ashton Carter a annoncé samedi 3 octobre qu'une "enquête exhaustive" était en cours sur ce bombardement, qualifié par l'ONU d'"inexcusable" et de "potentiellement criminel".

Selon un responsable américain, l'enquête va porter sur le rôle joué par un avion américain AC-130, équipé de plusieurs canons pour mener des opérations d'appui au sol. Le général John Campbell, le chef de la mission de l'Otan en Afghanistan et commandant des troupes américaines sur place, "envoie un général à Kunduz pour mener ces investigations", a déclaré un responsable américain.

Selon le dernier bilan communiqué par MSF, la frappe a coûté la vie à 22 personnes, 12 employés de l’ONG et sept patients, parmi lesquels trois enfants. Au moins 37 personnes ont été blessées dans ce bombardement.

Les condoléances d’Obama

Dans un message de condoléances, le président Barack Obama a dit attendre les résultats de l'enquête "avant de porter un jugement définitif sur les circonstances de cette tragédie". "Au nom du peuple américain, j'adresse mes plus profondes condoléances au personnel médical et aux autres civils tués et blessés dans l'incident tragique de l'hôpital de Médecins sans frontières à Kunduz", a déclaré le chef d’État américain dans un communiqué publié par la Maison Blanche. "J'ai demandé au département de la Défense de m'informer de l'enquête et j'attends un rapport complet des faits et circonstances", a-t-il précisé.

"Nous continuerons à travailler en étroite collaboration avec le président [afghan Ashraf] Ghani, le gouvernement afghan, et nos partenaires internationaux pour soutenir les forces afghanes de sécurité et de défense dans leur travail pour sécuriser le pays", a ajouté Barack Obama.

MSF refuse le terme de "dommages collatéraux"

L'Alliance atlantique, qui dispose toujours de 13 000 hommes - dont 10 000 Américains - en Afghanistan, n'a pas officiellement reconnu que le bombardement de l'hôpital de MSF était bien lié à un raid américain et se limite à parler de "possibles dommages collatéraux" d'une opération aérienne, un qualificatif rejeté par MSF.

Dans un communiqué, Meinie Nicolai, la présidente de l'organisation humanitaire, exige "la transparence la plus totale des forces de la Coalition", affirmant refuser le terme de "dommages collatéraux".

D’après l’ONU, cette frappe aérienne pourrait relever du "crime de guerre" si elle était jugée "délibérée par la justice", a déclaré le Haut commissaire des Nations unies aux droits de l'Homme Zeid Ra'ad al-Hussein, qui a appelé à une enquête approfondie et transparente.

Au moment du bombardement, 105 patients et 80 membres du personnel, des Afghans et des étrangers, étaient présents dans l'hôpital de Kunduz. Cette grande ville du nord de l'Afghanistan a été le théâtre d'âpres combats entre les Taliban et les forces de sécurité afghanes cette semaine.

>> À lire sur France 24 : Les frappes aériennes sur un hôpital de MSF à Kunduz sont "inexcusables", selon l'ONU

Avec AFP