Moscou a annoncé samedi avoir chassé 600 membres de l'organisation de l'État islamique de leurs postes en Syrie, alors que Vladimir Poutine fait face aux critiques croissantes des Occidentaux sur les cibles choisies par l'armée russe.
Quelque 600 membres de l’organisation de l’État islamique (EI) ont abandonné leurs positions depuis le début des frappes russes en Syrie, a annoncé Moscou samedi 3 octobre. "Nous avons réussi à réduire significativement le potentiel militaire des terroristes [...]. La panique et la désertion ont commencé dans leurs rangs", a assuré un haut responsable de l'état-major russe, le général Andreï Kartapolov. Ce dernier avance en outre que les 600 jihadistes tentent désormais de "s’enfuir vers l’Europe".
Depuis mercredi, "l'aviation russe a effectué plus de 60 frappes en Syrie visant plus de 50 sites d'infrastructure de l'organisation terroriste État islamique", parmi lesquels des entrepôts de munitions et d'explosifs et des camps d'entraînement de l'EI, a précisé la même source, citée dans un communiqué de l'état-major.
Intensification des frappes
Compte tenu des premiers résultats, "non seulement nous allons poursuivre les frappes aériennes, mais aussi les intensifier", a souligné le responsable. ll a également répété que les frappes russes ne visaient que les "terroristes" en Syrie.
Afin de se coordonner et d'éviter des incidents entre leurs aviations, Washington et Moscou ont eu jeudi, par vidéo-conférence, une première réunion entre militaires. Rien n'en a filtré jeudi soir et "aucun nouveau rendez-vous" n'a été fixé, selon le ministère américain de la Défense.
L'Occident et les pays arabes ont critiqué la stratégie russe en Syrie, disant soupçonner Moscou de concentrer ses attaques non sur l'EI mais sur les opposants au régime considérés comme des modérés par les États-Unis et leurs alliés.
Seules 5 % des frappes russes ont visé l’EI
La Russie a réaffirmé samedi cibler l'EI en Syrie mais les États-Unis ont réitéré leurs critiques envers Moscou, qui chercherait en priorité à défendre le régime syrien. La veille, le président américain Barack Obama a estimé que la stratégie de la Russie en Syrie était une "catastrophe assurée".
D'après l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), six civils, dont une femme et ses quatre filles, ont été tués samedi dans des raids aériens sur le secteur de Jabal al-Zawiya, dans la province d'Idleb. Ils auraient été menés par des avions russes, selon l'ONG. Moscou aurait également fait bombarder samedi la ville d'Al-Qaryataïne, contrôlée par l'EI dans la province de Homs (centre).
Les renseignements britanniques affirment de leur côté que, seules 5 % des frappes russes en Syrie ont visé l'EI, la majorité des raids ayant "tué des civils" et visé l'opposition modérée.
Avec AFP