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Le drame de La Mecque ravive les tensions entre l'Iran et l'Arabie saoudite

La bousculade, qui a tué plus de 700 fidèles dont plus 130 Iraniens, jeudi, près de La Mecque, ravive les tensions entre Riyad et Téhéran. Le guide suprême iranien dénonce les négligences des autorités saoudiennes dans l'organisation du pèlerinage.

Les critiques de l'Iran n’ont pas tardé à fuser, quelques heures après la bousculade qui a tué près de 720 pèlerins dont 90 citoyens iraniens, non loin La Mecque, à Mina. Téhéran a en effet accusé, jeudi 24 septembre, dans la soirée, l'Arabie saoudite de failles dans la sécurité.

L'Iran chiite et l'Arabie saoudite sunnite ne cessent de s'opposer sur bien des dossiers, dont celui de la situation en Syrie, du Yémen ou de la lutte contre l’organisation de l’État islamique. L'organisation du pèlerinage de La Mecque est un contentieux de plus entre les deux poids-lourds de la région.

Le guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, est monté au créneau pour dénoncer des "mesures inappropriées" et une "mauvaise gestion" des autorités saoudiennes selon lui à l'origine du drame. "Le gouvernement d'Arabie saoudite doit accepter l'énorme responsabilité de cette catastrophe", a indiqué le dirigeant, cité par l'agence Irna, qui a, par ailleurs, annoncé un deuil de trois jours dans le pays.

"Un manque sérieux concernant la sécurité"

Exhortant les autorités saoudiennes à protéger ceux qui participent au hajj, l'ayatollah Khamenei a également estimé que les causes de la bousculade "ne devraient pas être négligées".

Le chef de l'organisation iranienne du hajj Saïd Ohadi avait jugé plus tôt que l'incident était notamment le résultat d'un "manque de sérieux concernant la sécurité des pèlerins".

Le vice-ministre des Affaires étrangères iranien Amir Abdollahian a indiqué que le représentant de l'Arabie saoudite en Iran serait convoqué au ministère des Affaires étrangères à Téhéran pour s'expliquer sur l'accident.

L'Iran a par ailleurs exigé vendredi d'être associé à l'enquête sur les causes de la bousculade.

"Des pays comme l'Iran, qui ont beaucoup souffert, doivent avoir leurs représentants dans l'enquête pour déterminer les causes de la catastrophe et obtenir la certitude que cela ne se reproduira pas à l'avenir", a déclaré le premier vice-président iranien Es-hagh Jahanguiri à la télévision d'État après une réunion extraordinaire du cabinet.

La bousculade survenue à Mina est l'un des pires drames de l’histoire du grand pèlerinage dans le premier lieu saint de l'islam auquel participent, cette année, deux millions de pèlerins.

Avec AFP