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Face aux élus américains, le discours engagé du pape

Le pape s’est adressé, jeudi, aux élus du Sénat et de la Chambre des représentants américains. Il a livré un discours engagé, défendant tant l’environnement que l’abolition de la peine de mort.

S’adresser aux élus des États-Unis, la nation la plus puissante au monde, économiquement et militairement, la tribune offerte était trop belle. Le pape François, le premier à faire ainsi face aux membres des deux chambres américaines réunies - Sénat et Chambre des représentants -, a saisi jeudi 24 septembre à Washington l’opportunité d’appeler les 535 élus à mettre la finance, l'économie et la technologie au service de la maîtrise des défis que constituent les guerres, le changement climatique et les inégalités. Le pape François a également mis en garde contre les dangers du "fondamentalisme".

En préambule de son discours, suivi par des dizaines de milliers de personnes sur des écrans géants à l'extérieur du Capitole, François n’a pas manqué de saluer le Congrès comme "la maison des hommes courageux", faisant référence à d’illustres Américains tels qu’Abraham Lincoln et Martin Luther King.

Sous des applaudissements nourris, il a poursuivi en condamnant "le fondamentalisme, religieux ou non", et mis en garde contre "le réductionnisme simpliste qui voit seulement le bien ou le mal, ou les justes et les pécheurs".

"Abolition totale de la peine de mort"

Il a appelé à "éliminer les nouvelles formes d'esclavage" et à répondre à "une crise de réfugiés d'une ampleur inconnue depuis la Seconde Guerre mondiale". "Sur ce continent aussi, des milliers de personnes sont portées à voyager vers le Nord à la recherche d'une vie meilleure", a-t-il rappelé. "Nous ne devons pas reculer devant leur nombre [mais] répondre d'une manière toujours humaine, juste et fraternelle" à leur situation.

Abordant des sujets sensibles, le pape a reconnu que "tragiquement, les droits de ceux qui étaient ici longtemps avant nous [les Indiens] n'ont pas été toujours respectés". Il a encore demandé "l'abolition totale de la peine de mort" dans un pays où les exécutions sont encore pratiquées dans nombre d'États. "La société ne peut que bénéficier de la réhabilitation de ceux qui sont reconnus coupables de crimes".

"Un rôle important à jouer" contre le changement climatique

Sur le thème environnemental, qui lui est cher, il a appelé le Congrès à promouvoir "la juste utilisation des ressources naturelles", au bénéfice des "peuples enlisés dans le cycle de la pauvreté". "Le bien commun inclut la Terre", a-t-il affirmé, assurant que les États-Unis ont "un rôle important à jouer" pour lutter contre le changement climatique. "C'est le moment d'actions et de stratégies courageuses", a-t-il lancé.

Le pape François a évoqué la résolution de crises internationales, sans mentionner nommément Cuba - qu’il avait promis de laisser de côté dans son discours - ou l'Iran. "Lorsque des pays qui avaient été en désaccord reprennent le chemin du dialogue - un dialogue qui aurait pu avoir été interrompu pour des raisons les plus légitimes -, de nouvelles opportunités s'offrent pour tous".

Avec AFP