
Malgré le scandale de la fraude massive aux tests anti-pollution, Martin Winterkorn, le PDG démissionnaire de Volkswagen, pourrait percevoir des dizaines de millions d'euros, d’après des médias américains.
Qui peut gagner 28,6 millions d’euros ? Martin Winterkorn, le PDG démissionnaire de Volkswagen, a théoriquement droit à une retraite de ce montant, d’après les documents financiers analysés par la chaîne économique américaine Bloomberg, mercredi 23 septembre. Un pactole qui risque d’être mal perçu par une opinion publique échaudée à l’égard du groupe au cœur du gigantesque scandale de la fraude aux tests anti-pollution.
L’ex-dirigeant le mieux payé d’Allemagne a amassé cette cagnotte au fil des huit années passées à la tête du constructeur automobile. Le montant total est calculé en fonction du dernier salaire fixe de Martin Winterkorn (1 617 025 d’euros en 2014). Contacté par France 24, Volkswagen n’a pas souhaité commenté les informations de Bloomberg.
Martin Winterkorn qui a fini par céder à la pression, après avoir soutenu depuis le début du scandale qu’il ne démissionnerait pas, pourrait même toucher encore plus. Il aurait droit à deux ans de salaires pleins, d’après le code de gouvernance de Volkswagen.
Soixante millions d’euros ?
La règle maison veut, en effet, qu’un dirigeant qui parte avant la fin de son contrat touche une indemnité équivalente à "deux fois sa dernière rémunération". Reste à savoir s’il s’agit du seul salaire ou de l’ensemble de ce qu’il a perçu en 2014. La différence est de taille : dans le premier cas, Martin Winterkorn pourrait prétendre à un peu moins de 3,3 millions d’euros, tandis qu’en y ajoutant les bonus et autres avantages comme le portefeuille d’actions, le chèque s’élèverait à 31,7 millions d’euros.
Un tel solde de tout compte - retraite et indemnités s’élèvent à environ 60 millions d’euros au total - pour un PDG qui a accepté "d’endosser toute la responsabilité" du scandale risque d’être une pilule difficile à avaler en Allemagne. Le conseil d’administration peut toujours tenter de ne pas payer les indemnités. Il n’y est pas obligé lorsque le départ du responsable découle d’une faute directe de ce dernier. Encore faudrait-il, dans ce cas, que le groupe effectue un virage à 180 degrés : lors de l’annonce de la démission de Martin Winterkorn, Volkswagen a remercié le travail de son dirigeant, en soulignant qu’il n’était nullement au courant de la fraude à grande échelle. En clair, qu’il n’était pas en faute.
Le PDG démissionnaire peut renoncer à tout ou une partie de son jackpot de départ. Pour l’instant, aucune communication sur cette épineuse question n’a encore été faite à Wolfsburg (siège du groupe). Il faudra probablement attendre la nomination, vendredi, du nouveau patron de la marque pour en savoir plus sur les conditions de départ de Martin Winterkorn.