L'Union européenne prévoit d'implanter des "hot spots" en Italie et en Grèce, afin d'aider ces pays à gérer l'afflux de migrants. En quoi consisteront ces centres placés aux limites de l’Europe ?
Les "hot spots" ("points chauds", ou "zones sensibles", en français) seront au cœur de la réunion des ministres de l'Intérieur de l'Union européenne, mardi 22 septembre. Ces centres permettront de distinguer les "migrants économiques" des migrants pouvant prétendre au statut de réfugié (toute personne craignant des persécutions et ayant besoin d'une protection internationale). Les "hot spots" seront installés dans des pays "en première ligne", aux limites de l’Europe, et devraient permettre d’aider les États concernés à gérer les arrivées de migrants sur leur territoire.
En Italie, pays en première ligne des mouvements de populations, des experts, des interprètes et des équipes de soutien sont déjà à l'œuvre. Établi dans la ville de Catane, en Sicile, le "hot spot" italien coordonne le travail de quatre centres installés sur les ports de l’île (Trapani, Pozzallo, Porto Empedocle) et à Lampedusa.
Ces centres se chargent du contrôle, de l'identification, de l’enregistrement des témoignages et de la prise des empreintes des arrivants.
D’après les accords de Dublin sur le droit d'asile, il incombe en effet au pays dans lequel est arrivé un migrant de prendre en charge l’enregistrement de celui-ci.
Contrôles antiterroristes
L'Union européenne, qui finance ces centres, déploie pour mener à bien ces missions des agents de trois organismes européens : Europol, qui participe à la lutte contre la criminalité en Europe ; Eurojust, une unité de coopération judiciaire ; Frontex, l’agence européenne chargée de contrôler les frontières et enfin Easo, le bureau de soutien pour l'asile.
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Les agences Europol et Eurojust sont impliquées dans la lutte contre les filières et les contrôles antiterroristes. Une façon de répondre aux craintes notamment répandues par plusieurs mouvements extrémistes de voir des jihadistes se faire passer pour des demandeurs d'asile.
Outre l'Italie, un second point de contrôle devrait voir le jour dans le port d’Athènes, où transitent des centaines de milliers de migrants. Selon l'Organisation internationale pour les migrations, 309 000 migrants ont débarqué en Grèce depuis début 2015. La France s’est déjà dite prête à envoyer des agents de la police de l'air et des frontières (Paf) et de son office pour les réfugiés dans la capitale grecque.
En revanche, la Hongrie, qui figure sur la liste de pays de première ligne pouvant accueillir un "hot spot", s’est farouchement opposée à cette idée.