L'artiste Anish Kapoor, qui avait déclaré que les dernières dégradations sur sa sculpture "Dirty Corner" faisaient désormais partie de l'œuvre, souhaite désormais que les dégradations soient dissimulées.
Les inscriptions, dont certaines à caractère antisémite, sur la sculpture d'Anish Kapoor "Dirty Corner", installée dans le parc du château de Versailles, vont être effacées "sous le contrôle de l'artiste", a annoncé, vendredi 18 septembre, l'établissement public.
Surnommée le "vagin de la reine" par certains médias, la sculpture monumentale, une trompe d'acier de 60 m de long à la connotation sexuelle évidente, a été vandalisée trois fois depuis juin, dont deux ces dernières semaines. L'artiste avait demandé dans un premier temps à ce que les insultes antisémites ne soient pas retirées, estimant que désormais "ces mots infamants faisaient partie" de l'œuvre.
Venu constater les dégâts, l'artiste, né à Bombay d'un père hindou et d'une mère juive, avait ensuite nuancé son propos, estimant qu'il "avait besoin de temps pour décider". Il avait fait part de sa "grande tristesse" et évoqué un "enterrement de la culture".
Dans son communiqué, l'établissement public du château, du musée et du domaine national de Versailles annonce que l'œuvre, qui doit être exposée jusqu’au 1er novembre, "fera l'objet dans les tout prochains jours d'une intervention, sous le contrôle de l'artiste, pour en dissimuler les dégradations".
La sculpture avait été dégradée le 6 septembre par de nombreuses grandes inscriptions à la peinture blanche : "La reine sacrifiée, deux fois outragée", "SS Sacrifice Sanglant", "le deuxième VIOL de la Nation par l'activisme JUIF DÉVIANT". Ou encore "Juifs tradis et Kabbalistes : ce taré vous met en danger".
Quatre jours plus tard, malgré les mesures de surveillance mises en place, la phrase "Respect Art as U trust God" ("Respecte l'art comme tu crois en Dieu") a été inscrite en grandes lettres à la peinture rose sur la partie inférieure de "Dirty Corner".
Avec AFP et Reuters