, envoyé spécial à Roland-Garros – Fabrice Santoro a fait ses adieux à Roland-Garros après avoir été éliminé, dès le premier tour, par le Belge Christophe Rochus. À 36 ans, le Varois disputait son vingtième tournoi parisien du Grand Chelem.
Après vingt ans de bons et loyaux services rendus au tennis français, Fabrice Santoro, 36 ans, 50e au classement ATP, a tiré sa r
évérence au terme d’un match intense, aux multiples rebondissements, remporté par le Belge Christophe Rochus. "Jamais je n’ai pensé que vingt ans plus tard je me retrouverais ici", declare Santoro, forcément ému devant un public venu en masse voir le dernier match du doyen sur le court Suzanne-Lenglen. Un match de huit minutes exactement.
La veille, la lumière baissant, Santoro, alors mené 5-2 dans la quatrième manche, demandait à l’arbitre d’ajourner le match après le jeu en cours. Un coup de génie du Français car si le Belge remportait son service, la partie était finie. Dans le cas contraire, Santoro pouvait gagner un sursis. Avec le soutien d’un public en transe, le Français empoche un jeu blanc et quelques minutes supplémentaires de gloire.
Surnom: "le Magicien"
"Je voulais de l’émotion, que se soit serré et qu’il y est du suspense. Perdre en trois sets m’aurait dérangé. Aujourd’hui, les conditions étaient quasi-parfaites, j’aurais vraiment aimé gagner le quatrième set", avoue-t-il en reconnaissant la supériorité du Belge.
Un match dont il se souviendra comme celui qui ferme la parenthèse Roland-Garros. Mais deux autres matchs ont profondément marqué celui qu’on surnomme "le Magicien" : celui contre Safin en 2001, gagné sur le Central et qui restera le moment fort de sa carrière, et le match marathon contre Arnaud Clément en six heures et 33 minutes en 2004, un record mais aussi une étape dans la vie du joueur.
Encore six mois de compétition
"Je me suis découvert lors de ce match. Je me suis dit que si je peux tenir plus de 6 heures à 32 ans, alors pourquoi pas jouer 5 heures à 33, 4 heures à 34. C’est pour ça que j’ai décidé de continuer à jouer."
Il reste encore six mois de compétition au Français qui n’a pas encore dit son dernier mot. "Je suis convaincu que je peux faire un grand coup à Wimbledon. Je vais tout faire pour le réaliser cette année. Dans mes dernières années, le jeu sur gazon m’a mieux réussi. Mon frappé de balle est parfait pour cette surface. J’ai aussi mon 69e Grand Chelem à l’US Open, l’indoor de Tokyo, parce que je n’y ai jamais joué et pour finir la tournée française à Metz, Lyon et Bercy", où un autre monument du tennis fera aussi ses adieux, Marat Safin. "Ce serait rigolo de l’affronter là-bas", conclut le Français.