logo

Toufik, le puissant chef du renseignement algérien, prié de quitter son poste

C'est la fin d'une époque en Algérie avec la mise à l'écart du chef des services de renseignement, le général Mohamed Mediene, dit Toufik, qui était en place depuis 25 ans. Il est remplacé par le conseiller à la sécurité, le général Athmane Tartag.

Le président algérien Abdelaziz Bouteflika a mis fin aux fonctions du puissant chef des services de renseignement militaires algériens, le général Mohamed Mediene, dit Toufik, a annoncé, dimanche 13 septembre, un communiqué de la présidence confirmant une information obtenue par l'AFP de source sécuritaire.

Le président algérien a nommé à sa place son conseiller à la sécurité, le général Athmane Tartag, dit Bachir, qui fut longtemps le numéro 2 du DRS (Département du renseignement et de la sécurité), selon le communiqué de la présidence.

Le général Toufik, 76 ans, dirigeait le DRS depuis 25 ans. C'était le dernier chef militaire en activité parmi le collège des généraux qui ont, en 1992, barré la route du pouvoir aux islamistes du Front islamique du salut (FIS), après leur victoire aux premières législatives pluralistes de l'histoire de l'Algérie.

it
Toufik, le puissant chef du renseignement algérien, prié de quitter son poste

Domination totale de Bouteflika sur l’armée algérienne

Après l'annulation de leur victoire, les islamistes ont lancé une insurrection armée qui a fait 200 000 morts dans les années 90. C’est durant cette période que le DRS a étendu ses pouvoirs et que son chef, jamais apparu en public, est devenu l'homme le plus puissant du pays.

Mais pour la première fois, dimanche, sa photo s'est affichée à la une d'un journal. "En-Nahar" le montre habillé en costume et cravaté, les yeux dissimulés derrière des lunettes de soleil.

La mise à l’écart du général Toufik, soupçonné d’un soutien tiède à un quatrième mandat du président algérien, n’est toutefois pas une surprise. Depuis fin 2013, Abdelaziz Bouteflika avait commencé à le dépouiller de plusieurs de ces pouvoirs.

Ce départ suit de nombreux changements à la tête de l’armée et des services de sécurité depuis fin juillet. Plus que jamais, le chef de l'État a complètement assis sa domination sur l'armée, considérée comme la détentrice réelle du pouvoir dans le pays.

Avec AFP