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Crise migratoire : Cazeneuve annonce 1000 euros par place d’hébergement créée

Le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve a promis, samedi, une aide de 1 000 euros par place aux communes créant des hébergements pour les réfugiés d'ici 2017, face aux représentants de 700 communes disposés à les accueillir.

On lui demandait des mesures concrètes. Le ministre français de l'Intérieur Bernard Cazeneuve a annoncé, samedi 12 septembre, en marge d’une rencontre avec les représentants de plus de 600 villes, que les propriétaires publics et privés qui mobiliseraient des locaux pour accueillir les réfugiés d’ici 2017 obtiendraient "1000 euros par place".

Le gouvernement a également annoncé la création d’un "fonds de soutien au financement de l'investissement" mobilisable pour réhabiliter des logements vétustes. Il a martelé la "disponibilité" du gouvernement pour les "accompagner dans les efforts" qu'ils que les élus ont consentis et leur a affirmé sa "grande gratitude".

De son côté, le Premier ministre, Manuel Valls, a affirmé, en clôture de cette réunion à la Maison de la Chimie, à Paris, que les logements mis à disposition pour accueillir les migrants n'empièteraient pas sur les autres devoirs de solidarité vis-à-vis des autres personnes dans le besoin comme les sans-domicile fixe. "Nous veillerons, en ces circonstances particulières, à ce qu'il n'y ait aucun effet de ricochet, aucune concurrence entre l'exercice de tous nos devoirs de solidarité", a insisté Manuel Valls.
 

Les élus ont reçu un petit livret pédagogique sur leur rôle dans ce processus répondant à des questions telles que : "Puis-je choisir de n'accueillir que des Syriens?", "une famille de ma commune se propose d'accueillir une famille : est-ce possible ?"

Alors que plusieurs intervenants de terrain - France Terre d'asile, Emmaüs, Cosi-Forum Réfugiés - étaient présents, Bernard Cazeneuve a également rendu hommage à l'action des associations mobilisées dans des conditions "où elles sont parfois à la peine".

"Nous avons besoin d'au moins 20 000 places de Cada [Centre d'accueil de demandeurs d'asile en France, NDLR] supplémentaires le plus vite possible", a souligné Louis Gallois, le président de la Fnars (Fédération nationale des associations d'accueil et de réinsertion sociale). De nombreuses villes volontaires n'étaient cependant pas présentes samedi, et certains élus toujours indécis souhaitent par exemple discuter de la question avec leur conseil municipal avant de se prononcer.

De son côté, le représentant du HCR Philippe Leclerc a rappelé que l'enjeu était de taille: "Nous sommes face à une situation qui va durer".

La réunion, convoquée après la diffusion de la photo du petit Aylan retrouvé noyé sur une plage de Turquie, intervient dans la foulée de l'annonce, par François Hollande, que la France était prête à accueillir 24 000 réfugiés supplémentaires sur deux ans dans le cadre d'un processus européen, qui doit encore être entériné.

Avec AFP