Le célèbre économiste français Thomas Piketty collaborera à l'élaboration du programme économique que le parti anti-libéral espagnol Podemos entend présenter en vue des élections législatives de décembre.
Podemos, le parti espagnol de la gauche anti-austérité, a annoncé, lundi 7 septembre, que Thomas Piketty intégrera son "comité international d’experts". Selon les responsables de la formation ibère, le célèbre économiste français contribuera à l’élaboration du programme économique que le parti souhaite présenter en vue des élections législatives prévues en décembre.
L’auteur du best-seller "Le Capital au XXIe siècle" devra tout particulièrement plancher sur un "plan global de lutte contre la pauvreté" en Espagne, "pays de la zone euro où les inégalités ont le plus crû au cours de cette crise", selon Nacho Alvarez, responsable économiste au sein du parti.
"On a besoin de forces politiques nouvelles […] pour changer l’équilibre politique en Europe", a expliqué Thomas Piketty lors d’une conférence de presse commune organisée, lundi à Paris, avec le dirigeant de Podemos, Pablo Iglesias. L'économiste a répété ses critiques envers le nouveau plan d'aide et de rigueur imposé à la Grèce, tout en soutenant l'idée d'un Parlement de la zone euro avancé par François Hollande.
"Nous voulons gagner les élections"
"Nous voulons gagner les élections", a pour sa part déclaré Pablo Iglesias, crédité de 15 % dans les intentions de vote, derrière le Parti populaire (PP, droite, 28 %) et le Parti socialiste espagnol (PSOE, 24,9 %). "Nous voulons nous asseoir avec tout le monde, et en particulier avec ceux qui viennent de la famille socialiste et qui ne sont pas d'accord avec les orientations de cette famille ces dernières années", a-t-il expliqué, au lendemain d'une première rencontre avec des députés français frondeurs du Parti socialiste (PS), après un petit-déjeuner avec son habituel acolyte français Jean-Luc Mélenchon, du Parti de gauche.
Soutien d’Alexis Tsipras en Grèce, Podemos a également jeté son dévolu sur Jeremy Corbyn, candidat aux primaires du Parti travailliste au Royaume-Uni. Pablo Iglesias s'est dit "optimiste" dans ses tentatives de "jeter des ponts" entre toutes ces forces politiques. "L'alternative s'appelle, en France, le Front national. Nous ne souhaitons pas cela. Nous pensons que la politique lâche du président Hollande facilite les choses au Front national", a-t-il ajouté.