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Au lendemain de l'appel du pape François à accueillir une famille de migrants dans chacune des nombreuses paroisses catholiques d'Europe, celle de Cergy, en Île-de-France, tente de s'organiser dans l'urgence. Reportage.

Dans la ville de Cergy, en banlieue parisienne, le message de solidarité lancé par le pape François a trouvé un écho. Dans cette commune du Val-d’Oise, des chrétiens se mobilisent pour venir en aide aux migrants. Une réunion s'est tenue lundi 7 septembre dans la soirée.

"Chacun a pu dire de quelles manières il pouvait aider", explique Sœur Betty Poisson, à l’initiative de cette rencontre. "Une personne s'est levée et a dit ‘moi je ne peux pas loger quelqu'un parce que je n'ai pas la place, mais par contre je suis prête à préparer un repas, je suis prête à faire quelque chose’. Une autre a dit, ‘moi j'ai une chambre, je veux bien l'accueillir’."

À la dernière minute, quelque cinquante personnes ont répondu présentes à l’appel. Un signal positif qui intervient au lendemain d’un appel aux catholiques lancé par le pape pour tendre la main vers ceux "qui fuient la mort, victimes de la guerre et de la faim". "Que chaque paroisse, chaque communauté religieuse, chaque monastère, chaque sanctuaire d'Europe accueille une famille", avait lancé le souverain pontife, dimanche 6 septembre, sur la place Saint-Pierre, en précisant que le Vatican, qui compte deux paroisses, accueillerait bientôt deux familles. L’Europe dénombre 120 000 paroisses catholiques, selon la Conférence des évêques de France (CEF).

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"Les paroissiens ont payé l’hôtel pour les migrants"

Ce message n’a pas laissé insensible Augustin Guenoubou, un habitant de Cergy originaire du Togo. "En voyant la misère de tout ce monde en difficulté, en nous demandant de recevoir nos frères migrants qui viennent d'ailleurs, et surtout ceux qui ont été persécutés dans leur pays, en Irak, en Syrie, nous ne pouvons que répondre favorablement à cet appel", commente-t-il.

La paroisse était déjà venue en aide aux migrants, lorsqu'il y a quelque temps une famille d'Afrique subsaharienne avait trouvé refuge dans la paroisse. Les fidèles s'étaient cotisés pour leur offrir une chambre d'hôtel pour le week-end.

La sœur précise néanmoins que l’église est capable d’accueillir temporairement des personnes : une pièce et une chambre ont été mises à disposition.

"Nous n’avons qu’un rôle de relai"

"Comme citoyen, comme chrétien, comme prêtre, pour moi c'est évident qu'on ne peut pas rester passif par rapport à cette situation...", explique pour sa part le Père Jean-Marc Pimpaneau, curé de la paroisse de Cergy. Mais ce dernier, comme sœur Betty Poisson, insiste sur le caractère temporaire de ces solutions d’hébergement. "Nous n’avons qu’un rôle de relai" avec les services sociaux.

L'initiative doit pourtant pouvoir s'inscrire dans la durée : en moyenne selon le Haut-Commissariat de l'ONU aux réfugiés, l'examen d'une demande d'asile prend six à huit mois, période qui peut être triplée en cas de recours en justice après un éventuel refus.