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Coupe Davis : le capitaine de l’équipe de France Arnaud Clément sur la sellette

Échaudée par la défaite des Bleus face à la Grande-Bretagne en quart de finale de Coupe Davis, la Fédération française de tennis a lancé un audit interne qui pourrait aboutir à la destitution de l’actuel capitaine Arnaud Clément.

Arnaud Clément, capitaine de l’équipe de France de Coupe Davis, conservera-t-il les rênes des Bleus dans les prochaines semaines ? L’interrogation se fait de plus en plus insistance, alors que la Fédération française de tennis (FFT) a annoncé l'ouverture d'un audit interne. Visiblement, l’instance n’aurait toujours pas digéré la défaite des Mousquetaires en quart de finale contre la Grande-Bretagne.

Clément, en poste depuis 2013, a affirmé qu'il était "toujours à la barre", sans toutefois masquer sa surprise devant le procédé. "Je comprends que des questions soient posées. Après, que ce processus soit mis en route, je le comprends moins", a-t-il regretté dans une interview au quotidien sportif "L'Equipe" du mardi 8 septembre.

En juillet dernier, le clan français s'était incliné au Queen's face à la suprématie d’un seul joueur, Andy Murray. L'Écossais n'avait pour l'épauler que James Ward, 135e à l'ATP, et pour le double son frère Jamie, 15e joueur mondial de la spécialité. Clément avait à sa disposition trois joueurs du top 20, Jo-Wilfried Tsonga, Gilles Simon et Richard Gasquet, plus Nicolas Mahut pour le double. De quoi se poser la question de la pertinence de ses choix, alors qu'en l'absence des Espagnols, des Suisses et des Serbes, déjà éliminés, un boulevard pouvait s'ouvrir vers le Saladier d'argent, le premier depuis 2001.

Plus particulièrement, la non-sélection de Gasquet pour le premier match contre Murray avait étonné car le Biterrois venait d’atteindre les demi-finales de Wimbledon. Et lors du double, moment-clé du week-end, la paire Tsonga-Mahut avait paru incapable de s’entendre malgré l’enjeu. Au sein même du groupe France, les décisions du capitaine n'avaient pas fait l'unanimité.

Clément déjà fragilisé

Lors de la succession de Guy Forget, en 2013, la proximité avec les joueurs de Clément, 37 ans et retiré du circuit depuis seulement 2012, avait été considérée comme un gros atout. Une carte qui semble aujourd’hui avoir fait long feu.

D’autant que le fiasco de Londres venait six mois après un autre échec, en finale contre la Suisse, devant le public français à Lille. Une défaite mal vécue elle aussi, même si cette fois les Bleus étaient inférieurs sur le papier à Roger Federer et Stanislas Wawrinka. La communication de Clément, ou plutôt son silence, à propos de l'état physique de Tsonga, touché à un bras, avait été maladroite.

Après la défaite, Yannick Noah avait mis les pieds dans le plat en estimant que les joueurs n'avaient "pas donné le meilleur d'eux-mêmes", avant de se dire prêt à reprendre les rênes si l'ensemble des sélectionnés le soutenaient.

Des décisions après l’US Open

Derrière ces polémiques, un problème de fond subsiste : comment compenser la faiblesse majeure du tennis français en Coupe Davis, à savoir l'absence d'un joueur solidement installé dans le top 10, voire dans le top 5, et capable de glaner à coup sûr deux points en simple. Tous les vainqueurs récents du Saladier d’argent ont profité d'une telle locomotive : la Suisse avec Roger Federer (2014), la République tchèque avec Tomas Berdych (2013, 2012), l'Espagne avec Rafael Nadal (2011, 2009, 2008) ou encore la Serbie avec Novak Djokovic (2010).

Ce rôle avait été endossé par le leader des Bleus, Jo-Wilfried Tsonga, mais le Manceau a été trop irrégulier (six défaites en 22 matches de Coupe Davis) et trop souvent blessé ou diminué pour pouvoir y répondre. Le futur capitaine, Clément ou un autre, n'aura pas de solution miracle à cette situation.

La FFT n'a pas donné de calendrier précis de l'audit, dont a été chargé le directeur technique national Arnaud Di Pasquale, mais son président Jean Gachassin avait déclaré la semaine dernière à Sud-Radio que "des décisions seraient prises après l'US Open", qui se déroule à New York jusqu’au dimanche 13 septembre.

Avec AFP