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Un groupe d'enquêteurs indépendants a conclu, dimanche, qu'il n'y avait "pas de preuve" de l'incinération des 43 étudiants enlevés l'an dernier dans le sud du Mexique, contredisant la version officielle du gouvernement mexicain.

Après six mois d'enquête, un groupe international d'enquêteurs indépendants a tranché : il n'y a "pas de preuve" que les 43 étudiants enlevés l'an dernier dans le sud du Mexique aient été incinérés, ce qui contredit la version officielle du gouvernement mexicain.

Ces experts espagnols et latino-américains réunis en commission des droits de l'Homme ont présenté dimanche 6 septembre un rapport de 500 pages devant la presse à Mexico. Selon un professeur de l'Université de Queensland en Australie, Jose Torero, la crémation de 43 corps aurait brûlé la végétation alentour, or seules des traces de petits feux ont été retrouvées sur place.

Elle aurait par ailleurs nécessité 30 tonnes de bois, 13 tonnes de pneus et 13 tonnes de diesel. Il n'y a pas de trace de feu correspondant "ne serait-ce qu'à l'incinération d'un seul corps", écrit Torero dans le rapport.

Le procureur général, Jesus Murillo Karam, avait conclu l'an dernier que la police d'Iguala, aidée par des officiers d'une commune alentour, avaient enlevé les 43 jeunes et les avaient livrés au cartel des Guerreros Unidos.

Citant les confessions d'un membre de ce cartel, le procureur avait indiqué que ces étudiants de l'école normale d'Ayotzinapa avaient été tués puis brûlés durant 14 heures avant que leurs cendres ne soient dispersées dans une rivière.

Mais selon Jose Torero, une telle crémation aurait en réalité nécessité 60 heures. Seules les traces ADN d'un étudiant avaient pu être identifiées sur la base de restes dans un sac retrouvé dans la rivière.

Ouverture d'une enquête sur la police fédérale et l'armée

Les enquêteurs indépendants ont demandé qu'une enquête soit menée sur l'attitude de la police fédérale et de l'armée lors de cette nuit du 26 au 27 septembre 2014, au cours de laquelle la police municipale de la ville d'Iguala a ouvert le feu sur les bus volés à bord desquels circulaient les étudiants. Trois étudiants avaient été tués lors cette première attaque.

Le rapport révèle que la police fédérale et l'armée surveillaient les agissements de ces jeunes provenant d'une école dont les étudiants étaient connus pour leur militantisme de gauche, avant qu'ils ne se rassemblent à Iguala pour manifester.

Les enquêteurs indépendants ont regretté "de ne pouvoir apporter aux familles, au gouvernement, à la société mexicaine et au monde entier, une conclusion définitive sur ce qui est arrivé aux 43 étudiants disparus".

Ces disparitions avaient provoqué un tollé international et déclenché des manifestations parfois violentes au Mexique provoquant une grave crise politique deux ans après l'élection du président Enrique Pena Nieto.

Avec AFP
 

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