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Le pape François appelle les catholiques d'Europe à accueillir les réfugiés

Face à la détresse des migrants qui tentent de gagner l'Europe, le pape François a enjoint les catholiques du continent à accueillir des réfugiés. Le Vatican montrera l'exemple, ses deux paroisses devant accueillir deux familles.

Le pape François a appelé les catholiques à agir concrètement pour soutenir les migrants. À l'occasion de la prière de l'angélus, dimanche 6 septembre, le souverain pontife a enjoint toutes les communautés catholiques d'Europe à accueillir une famille de réfugiés.

"Que chaque paroisse, chaque communauté religieuse, chaque monastère, chaque sanctuaire d'Europe accueille une famille", a-t-il déclaré d'un ton grave, précisant que les deux paroisses du Vatican accueilleraient elles-mêmes "dans les prochains jours" deux familles.

L'Italie à elle seule compte 25 000 paroisses, et l'Allemagne, où se sont réfugiés depuis samedi quelque 10 000 personnes, en compte plus de 12 000.

Un "geste concret"

"Face à la tragédie des dizaines de milliers de demandeurs d'asile qui fuient la mort, victimes de la guerre et de la faim et qui sont en chemin vers une espérance de vie, l'Évangile nous appelle et nous demande d'être les prochains des plus petits et des plus abandonnés, à leur donner une espérance concrète." Il ne s'agit pas seulement de dire "courage, patience", a précisé le pape, "l'espérance chrétienne est combattive".

La foule réunie place Saint-Pierre a applaudi le pape, lui-même le petit-fils d'Italiens émigrés en Argentine, qui a dit voir là un "geste concret" en préparation du jubilé de la miséricorde, qui débute en décembre, pour célébrer le cinquantenaire de la clôture du concile Vatican II.

"Je me tourne vers mes frères les évêques d'Europe, vrais pasteurs, pour qu'ils soutiennent mon appel dans leur diocèse", a déclaré François. S'appuyant sur un texte de l'Évangile dans lequel Jésus guérit un sourd-muet, le pape avait auparavant assuré : "Le miracle est accompli, nous avons été guéris de la surdité de l'égoïsme et du mutisme du repli sur soi".

"Le couple fermé, la famille fermée, le groupe fermé, la paroisse fermée, la patrie fermée, cela vient de nous, cela n'a rien à voir avec Dieu", a-t-il insisté, rappelant l'exemple de Mère Teresa de Calcutta, fêtée par l'Église le 5 septembre, date anniversaire de sa mort.

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"Sursaut civique et humain"

En France, un autre responsable religieux s'est exprimé dimanche pour demander la solidarité. Le grand rabbin de France, Haïm Korsia, a appelé à "un sursaut civique et humain" dans l'accueil des réfugiés, lors de la cérémonie à la mémoire des martyrs de la déportation à la grande synagogue de la Victoire à Paris.

"La France, terre d'asile et d'accueil, la France, berceau des droits de l'Homme, ne peut fermer les yeux sur ces femmes et ces hommes qui échouent aux portes de nos frontières, avec pour seul espoir, celui de vivre", a estimé Haïm Korsia, demandant "des gestes forts de notre pays et de l'Union européenne pour que des solutions soient trouvées au plus vite".

"La France, qui rayonne dans le monde entier de par ses valeurs d'humanisme, d'universalité et de partage, ne peut se taire face à l'épreuve de ses frères humains", a-t-il ajouté.

Selon lui, "ce qui s'est produit hier" avec la Shoah "se reproduit déjà chaque jour, partout, à petite échelle pour des milliers de personnes assassinées comme Yazidis, chrétiens d'Orient ou Juifs dans des sociétés qui ne tolèrent aucune minorité d'esprit, de culte, de sang, de culture ou d'histoire".

Avec AFP et Reuters