A la Une de la presse française, ce matin, la mobilisation, aujourd’hui à Paris, des agriculteurs.

Près de 1500 tracteurs sont attendus dans la capitale. D’après le Figaro, les agriculteurs ont décidé de bloquer la capitale pour obtenir des aides financières et des allègements de normes: «le monde paysan vient crier sa colère à Paris», titre le journal. La profession serait désespérée par la crise et les prix bas, au point de n’avoir plus que «les yeux pour pleurer» - «lisier pour pleurer», ose 20 minutes. «Mais quel foin!», s’exclame le Parisien, qui explique qu’au-delà de la crise actuelle, c’est tout un système économique qui s’essouffle. Dans le Monde, un éleveur de porc breton parle d’«une révolte intérieure» qui n’aurait «pas de mots pour (se) dire». Une femme évoque «l’humiliation de travailler autant sans parvenir à joindre les deux bouts», un autre éleveur apostrophe l’opinion: «est-ce qu’on a mal fait avant? Peut-être. Mais qui savait? Aujourd’hui on multiplie les efforts, on vient tous de s’endetter un peu plus pour se mettre aux normes, et on se fait insulter».

Les difficultés et la colère sont réelles, mais Libération s’interroge: la manifestation d’aujourd’hui a lieu à l’appel du premier syndicat des agriculteurs, la FNSEA, qui se trouve être de plus en plus «contesté». «Manif ou manif?», Libé la nécessaire «solidarité» envers les agriculteurs, mais aussi la nécessité d’ «un  autre modèle agricole», «qui n’est pas une aimable utopie défendue par quelques écolos rêveurs ou des bobos inconséquents». Un modèle dont la FNSEA ne voudrait pas entendre parler, d’après Libé. Dans l’Opinion, le sociologue Jean Viard relève qu’«on tolère des agriculteurs ce que l’on n’accepterait pas d’autres groupes sociaux». Selon lui, la responsabilité de la crise actuelle serait partagée entre les agriculteurs et les politiques, les politiques parce qu’ils manqueraient de vision à long terme, et les agriculteurs, parce qu’ils se seraient laissés enfermer dans une logique de jeu et de spéculation.

Il est aussi beaucoup question de la nomination de Myriam El Khomri, la nouvelle ministre du Travail - «la surprise du chef», selon le Parisien, qui rapporte que son n’était pas cité «parmi les probables ni même les possibles», pour remplacer François Rebsamen. Dans l’entourage de François Hollande, on insiste sur le profil de cette trentenaire, qui incarnerait à la fois «le renouvellement générationnel» et «l’expérience locale d’un quartier populaire». «Vu son manque d’expérience dans son (nouveau) secteur, Macron va avoir les mains libres pour réformer le Code du travail», prédisent certains. S’appuieront-ils sur le rapport de Terra Nova, qui a rendu hier sa copie sur le sujet? D’après le Figaro, le groupe de réflexion du PS propose de «dynamiter le Code du travail», notamment en permettant aux accords d’entreprise de déroger à la loi, par exemple en matière de durée du travail.

On termine avec une image qui fait la Une de toute la presse européenne, la photo d’un enfant mort, échoué sur une plage turque. Elle est aussi à la une du site du Monde, qui rapporte que selon The Independent, il s’agit d’un petit garçon syrien, dont la famille tentait de rejoindre la Grèce via la Turquie.

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