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Le sommet des Balkans à l'épreuve de migrants

Ce sommet qui s'ouvre ce jeudi à Vienne, en présence des dirigeants de l'UE et d'Europe centrale, est chamboulé par la crise migratoire. Chaque jour dans cette région, des milliers de personnes se pressent aux portes de l'Europe occidentale.

À la base, le sommet des Balkans, qui s’ouvre jeudi 27 août à Vienne en présence des dirigeants de la région et d’Angela Merkel, devait porter sur la coopération régionale et les perspectives d'élargissement du bloc des 28 à certains pays de la zone. Mais face aux milliers de migrants qui se pressent chaque jour aux portes de l’Europe occidentale, l’ordre du jour a été chamboulé.

La tristement célèbre "route des Balkans", empruntée par des milliers de personnes voulant se rendre en Occident, cristallise désormais l'attention de l’UE, alors que cette dernière fait face à la pire crise migratoire depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.

>> À lire sur France 24 : "La route des Balkans, nouveau chemin vers l'Ouest"

Les Balkans sont traversés par des Syriens ou des Irakiens fuyant la guerre, mais aussi par des Albanais, Kosovars ou Serbes en quête d'une vie meilleure. En bus, à pied, passant sous les barbelés ou prenant d'assaut les trains, les scènes de chaos se multiplient en Europe orientale.

100 000 demandeurs d'asile en Hongrie, 800 000 en Allemagne

En Hongrie, par exemple, qui fait face à un afflux record à sa frontière avec la Serbie, le gouvernement a annoncé l'envoi prochain de 2 100 policiers en renfort. Le parti au pouvoir a aussi proposé de recourir à l'armée pour "la défense de la frontière".

Des incidents ont aussi éclaté devant le principal foyer d'accueil, situé à Röszke, à la frontière avec la Serbie, où la police a fait usage de gaz lacrymogènes pour empêcher environ 200 personnes de quitter ce centre d'enregistrement.

>> À voir sur France 24 : "Plus d'un millier de migrants, en majorité syriens, entrent en Hongrie"

Depuis janvier, Budapest a enregistré 100 000 demandeurs d'asile et a entrepris d'ériger une clôture grillagée le long des 175 km de sa frontière avec la Serbie, qui devrait être achevée le 31 août. L’Allemagne s’attend, elle, à recevoir près de 800 000 réfugiés en 2015.

"Compassion"

Le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon a invité mercredi "les pays, en Europe et ailleurs, à faire preuve de compassion et à faire beaucoup plus pour venir à bout de la crise" migratoire.

Du côté de la Méditerranée, le constat est tout aussi dramatique. Dix opérations de sauvetage ont été lancées mercredi pour récupérer des naufragés à bord d'embarcations ou de canots pneumatiques en difficulté, dans le canal de Sicile et non loin des côtes libyennes, et 3 000 migrants ont été secourus, ont détaillé les gardes-côtes italiens.

Des dizaines de cadavres sont régulièrement découverts sur ces embarcations de fortune. Mercredi, 55 corps de migrants ont été récupérés à bord de trois embarcations, dont 51 se trouvaient dans la cale de l'une d'elles. Les victimes seraient mortes asphyxiées par les émanations de gaz du moteur du petit bateau, selon des informations de presse non confirmées.

Quelle politique menée ?

Sur le front diplomatique européen, la tension est également très forte. Confrontées à l'arrivée massive de migrants, l'Italie, la Grèce ou la Hongrie se sont vu reprocher par certains de leurs partenaires de les laisser passer.

Répondant aux critiques, le chef de la diplomatie italienne, Paolo Gentiloni, a qualifié son pays de "modèle positif" sauvant "des dizaines de milliers de vies humaines" en Méditerranée. "L'Europe a besoin d'aller dans la direction exactement opposée à celle qui consiste à taper sur les pays situés sur sa frontière extérieure", a insisté le ministre, militant pour une "européanisation de la gestion des flux".

Les 28 n'arrivent pas à se mettre d'accord sur une répartition équitable des demandeurs d'asile et peinent aussi à mettre en place les centres censés soulager les pays de première entrée dans l'UE pour faire le tri entre migrants économiques et réfugiés.

Avec AFP