
Le président du Soudan du Sud, Salva Kiir, a fini par signer, mercredi, l'accord de paix avec les rebelles censé mettre fin à vingt mois de conflit. Il s'est dores et déjà montré pessimiste quant au respect de cet accord.
Toutes les parties ont maintenant paraphé l’accord de paix depuis que le président du Soudan du Sud, Salva Kiir, a ajouté, mercredi 26 août, sa signature à l'accord censé mettre fin à vingt mois de conflit avec la rébellion. Ce dernier a toutefois émis des "sérieuses réserves" sur l'efficacité de cet accord devant les dirigeants africains venus à Juba pour la cérémonie de signature.
Le chef de la rébellion, Riek Machar, a quant à lui signé l'accord la semaine dernière à Addis-Abéba, mais le chef de l'État avait alors demandé davantage de temps pour l'étudier, ce qui avait conduit les Nations unies à brandir la menace de sanctions.
La question est maintenant de savoir combien de temps cet accord durera. Plusieurs accord de paix ont en effet déjà été conclus puis violés depuis le début des hostilités, qui ont éclaté en décembre 2013 quand Salva Kiir a limogé Riek Machar, alors vice-président.
Le climat reste délétère
Le présent accord, fruit de la médiation de l'Autorité intergouvernementale de développement (Igad), un groupement régional associant huit pays est-africains, prévoit sa réintégration au poste de premier vice-président. Cela suffira-t-il ?
Pas certain tant le climat reste délétère. Les rebelles ont d’ailleurs annoncé mercredi la prise d'une localité située au sud de Juba, la capitale, dans le cadre d'une contre-attaque, et signalent d'autres accrochages avec les forces gouvernementales.
De son côté, le président, qui est au pouvoir depuis l'indépendance acquise en 2011, a accusé les hommes de Riek Machar, lors de la cérémonie de signature, de mener une offensive dans le Nord. "Maintenant, vous voyez qui est pour la paix et qui est pour la poursuite de la guerre", a-t-il déclaré.
Le conflit, alimenté par les tensions entre Nuers et Dinkas, ethnies respectives de Riek Machar et de Salva Kiir, ont fait plusieurs milliers de morts et deux millions de déplacés.
Avec Reuters