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Le XV de France bat l'Angleterre en match préparatoire de la Coupe du monde

Plus convaincant que la semaine passée à Twickenham, le XV de France a battu l'Angleterre 25 à 20 samedi soir au Stade de France, en match de préparation à la Coupe du monde. De bon augure à moins d'un mois du début de la compétition.

Le XV de France sera poussé par le vent d'une jolie victoire glanée face à une équipe d'Angleterre incolore (25-20), samedi 22 août au Stade de France en match de préparation, avant de traverser la Manche pour aborder la Coupe du monde.

Enfin un peu de souffle ! En cale sèche depuis trois ans et demi et en quête d'aventures, le paquebot France a vu soudainement l'horizon se dégager.

Même si ce n'est qu'un match de préparation et que le passé a appris que l'exercice ne présumait en rien des succès futurs, difficile de bouder son plaisir. Il faut dire qu'une issue heureuse face au vieux rival anglais s'est faite rare ces dernières années : ce n'est que la deuxième fois en six confrontations depuis la dernière Coupe du monde que le XV de France y parvient.

Alors, à quatre semaines des premiers feux du grand bal planétaire, qui s'ouvrira pour les Bleus par une danse collé-serré avec l'Italie à Twickenham (19 septembre), croyons donc que le XV de France a enfin largué les amarres. Et mis derrière lui de pesantes saisons de marasme.

Une semaine après une frustrante prestation à Twickenham (19-14), les Bleus, avec un XV totalement remanié, ont présenté un tout autre visage. Supérieurs dans quasiment tous les secteurs, à commencer par une évidente domination physique dans les zones de rencontre, ils ont totalement étouffé un XV de la Rose hagard une heure durant.

Il reste bien sûr de nombreux réglages à effectuer et le déchet technique a encore été considérable au vu de l'écrasante mainmise sur la partie des hommes de Philippe Saint-André. De même, les Bleus se sont encore montrés trop laxistes en défense sur les extérieurs, encaissant deux essais sans conséquence (ouf !) en fin de partie en guise de rappel à l'ordre.

Mais de nets progrès ont été enregistrés dans le jeu courant, et l'on a vu pour une fois des intentions faire mouche, à l'image du superbe essai de Yoann Huget en début de seconde période (46).

Le casse-tête de Lancaster

À l'inverse, c'est un petit accident industriel pour l'Angleterre qui pensait avoir lancé "sa" Coupe du monde par son succès face aux Bleus la semaine dernière.

En déployant l'artillerie lourde pour le Stade de France, avec le retour de 14 joueurs cadres dans l'équipe de départ, le sélectionneur Stuart Lancaster s'attendait sans doute à une confirmation de la montée en puissance des siens.

Il y trouvera en retour un sacré casse-tête, au vu de la prestation catastrophique de son ouvreur George Ford, des problèmes de discipline rédhibitoire et d'une conquête hoquetante. Seule consolation, l'essai en première main inscrit par Danny Cipriani alors que le sort du match était déjà plié (72), suivi d'un raid gagnant de Jonathan Joseph (78), preuve qu'il y a un cœur qui bat quelque part chez la bande d'ectoplasmes aperçue errant en banlieue parisienne.

Finalement, les Anglais s'en sont sortis plutôt à bon compte, en n'accusant que neuf points de retard à la pause (15-6), surtout si l'on considère les hallucinantes statistiques après 25 minutes : 90 % d'occupation, 86 % de possession pour les Français, auteurs aussi à ce moment de deux jolis contres en touche.

Michalak marque des points

De quoi donner du grain à moudre à Frédéric Michalak, qui enfilait quatre pénalités en première période (17 pts au total) pour devenir au passage le meilleur marqueur de l'histoire du XV de France (394 pts), devant Christophe Lamaison (370).

En contrôle du match mais encore en manque de réalisme offensif, les Bleus ont enfin concrétisé leurs ambitions par Huget, concrétisant un lancement en touche suivi de deux points de fixation. Tirant des bords dans la défense anglaise, l'ailier toulousain s'affalait sous les poteaux pour donner à la France un avantage qui se révèlera définitif.

En voyant le verre à moitié plein, l'encadrement des Bleus pourra se satisfaire de la résistance de leurs troupes en fin de partie. Mais en rendant le contrôle du ballon aux Anglais, les Bleus se sont aussi exposés à un dangereux retour adverse.

De quoi tenir en haleine le Stade de France jusqu'à la toute dernière seconde, et rappeler que rien n'est acquis et qu'il faudra encore confirmer le 5 septembre pour l'ultime répétition générale face à l'Écosse.

Avec AFP