Le Premier ministre grec a démissionné jeudi afin que soient organisées des élections anticipées. Mais avant cela, la Constitution grecque prévoit que les groupes de députés les plus importants tentent de former une majorité.
Alexis Tsipras aura-t-il ses élections législatives anticipées le 20 septembre ? Le Premier ministre grec et chef de file du parti d’extrême gauche Syriza, qui a présenté jeudi 20 août sa démission afin de déclencher le processus menant à de nouvelles élections, peut encore se voir couper l’herbe sous le pied.
En Grèce, la Constitution prévoit en effet que la démission du Premier ministre, si tôt après des élections, entraîne automatiquement la procédure dite des "mandats exploratoires" : les trois premiers partis du Parlement sur la base de leur nombre de députés sont appelés, l'un après l'autre, à tenter de former un gouvernement de coalition dans un délai de trois jours. C’est seulement s'ils échouent qu’ont lieu des élections législatives anticipées.
Conformément à la Constitution, le président Prokopis Pavlopoulos a donc laissé trois jours, à partir de vendredi 21 août, au chef de file de l'opposition conservatrice Vangelis Meimarakis pour tenter de former un nouveau gouvernement. La tâche s'annonce quasiment impossible dans un paysage politique fragmenté. Le député conservateur a néanmoins déclaré qu'il allait tout faire pour "éviter tous les effets négatifs que ces élections [anticipées] pourraient créer".
Un nouveau groupe parlementaire
Si Meimarakis échoue, cette responsabilité reviendra au tout nouveau groupe parlementaire constitué d’au moins 25 députés de Syriza sécessionnistes, selon la presse grecque et des analystes. Ces élus, parmi les frondeurs qui avaient voté contre ou s’étaient abstenus la semaine dernière lors d'un vote au Parlement sur l'accord avec l'UE, ont annoncé vendredi leur intention de former ce groupe baptisé "Unité populaire", a indiqué le site d'information Left.gr, proche de Syriza.
Cette annonce confirme la fracture au sein de Syriza, le parti qui avait emporté les élections du 25 janvier avec 36,3 % des voix en promettant la fin de la politique d'austérité. Le nouveau groupe parlementaire devrait être dirigé par l'intransigeant Panagiotis Lafazanis, 63 ans, ex-ministre du gouvernement Tsipras limogé après avoir signifié sa désapprobation quant à l’accord passé entre Athènes et l'UE sur une nouvelle aide accompagnée d’un train de mesures d'austérité.
Avant la constitution du groupe Unité populaire, il aurait échu au parti néo-nazi Aube dorée (17 députés), troisième parti au Parlement, de tenter de former un gouvernement.
Avec AFP et Reuters