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La Cour constitutionnelle dissout le parti au pouvoir

La Cour constitutionnelle a ordonné la dissolution du parti au pouvoir, le PPP, reconnu coupable de fraude électorale. Le Premier ministre, qui déclare accepter ce verdict, est interdit de toute activité politique pendant cinq ans.

Lisez le témoignage d'une touriste française bloquée dans un aéroport de Bangkok.

Coup de tonnerre judicaire en Thaïlande, où la C our constitutionnelle a ordonné la dissolution du parti au pouvoir, reconnu coupable de fraude électorale lors des élections de décembre 2007.

Le Premier ministre Somchai Wongsawat, ainsi que les principaux dirigeants du Parti du pouvoir du peuple (PPP), sont par ailleurs interdits d’activité politique pendant cinq ans.

Ce verdict intervient alors que le pays est en proie à une tension politique croissante entre partisans et adversaires du gouvernement.

Cyril Payen, le correspondant de FRANCE 24 en Thaïlande, décrit le climat qui règne à Bangkok : "Les manifestants progouvernementaux ont tout d’abord tenté de bloquer l’arrivée des juges à la réunion, puis une fois le verdict rendu, ils ont aussitôt dénoncé ce qu’ils appellent un 'coup Etat judiciaire' " .

  Ovations dans les aéroports de Bangkok

Le Premier ministre, qui vit retranché depuis près d'une semaine à 700 kilomètres au nord de Bangkok, annonce qu’il accepte cette décision "inattendue", mais ses partisans refusent le verdict : "Selon eux, les juges sont à la solde de forces invisibles, sans que l’on sache véritablement qui ils pointent du doigt", affirme Cyril Payen.

L’annonce de la décision de la C our suprême a été accueillie par des ovations dans les aéroports de Bangkok, occupés depuis plusieurs jours par les manifestants antigouvernementaux. 350 000 passagers sont en effet toujours retenus dans les deux aéroports de la ville.

Cette victoire judiciaire ne doit pas faire oublier la nature du mouvement antigouvernemental, selon Gauthier Rybinski, spécialiste de politique internationale à FRANCE 24 : "Ce mouvement est d’extrême droite et il vise à exclure de la vie politique toute un pan de la population, qu’il juge pas suffisamment éduqué pour y prendre part. Ils estiment simplement que la démocratie ne peut pas exister en Thaïlande."