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Massacre de l'école de Peshawar : six condamnations à mort

Six hommes ont été condamnés à mort par un tribunal militaire, jeudi au Pakistan. Ils ont été reconnus coupables pour leur implication dans le massacre d'une école de Peshawar fin 2014, au cours de laquelle 150 personnes ont été tuées.

Le raid des Taliban avait ciblé une école de Peshawar, au Pakistan, le 16 décembre 2014. Plus de 150 personnes, dont une majorité d'enfants, y avaient perdu la vie. Jeudi 13 août, un tribunal militaire antiterroriste pakistanais a condamné six hommes à la peine capitale. Ils ont été reconnus coupables pour leur implication dans le massacre.

Parmi les six condamnés à mort figure Hazrat Ali, membre d'un groupe jihadiste qui a été reconnu coupable d'avoir collecté des fonds pour l'attaque et surtout pour son rôle dans le meurtre passé de 23 paramilitaires. Les cinq autres inculpés ont aussi été condamnés pour leur "implication" dans l'attaque de Peshawar ainsi que pour des opérations passées contre les forces pakistanaises, a précisé l'armée.

>> À voir sur France 24 : "Vidéo : colère à Peshawar lors des funérailles des écoliers assassinés"

Il s'agit de la deuxième fois que les tribunaux militaires antiterroristes rendent des décisions depuis leur création. En avril, l'armée avait annoncé sur Twitter la peine capitale pour six "terroristes".

Des tribunaux militaires controversés

Après cette attaque, la plus meurtrière de l'histoire moderne du Pakistan, le gouvernement d'Islamabad avait levé son moratoire sur la peine capitale, en vigueur depuis 2008, et donné son feu vert à la création de nouveaux tribunaux antiterroristes militaires pour juger des civils.

Depuis, près de 200 condamnés à mort qui croupissaient depuis des années dans les prisons du pays ont été pendus, des exécutions condamnées par l'ONU, l'Union européenne et de nombreuses organisations de défense des droits de l'Homme mais qui n'ont pas ému le gouvernement d'Islamabad.

La création de nouveaux tribunaux militaires, dont le mode de fonctionnement demeure "opaque" et "secret" selon des avocats pakistanais, a fait l'objet d'un vif débat que la Cour suprême a tranché la semaine dernière en soutenant leur légalité tout en précisant que les condamnés devaient avoir droit d'interjeter appel.

"Les condamnés ont eu droit à un procès équitable respectant toutes les formalités légales et ont eu accès à une aide légale pour se défendre", ont soutenu les militaires dans un communiqué, précisant que les sentences avaient été approuvées par le chef de l'armée, le général Raheel Sharif.

Les condamnés pouvaient encore interjeter appel, même s'ils ont "reconnu leurs crimes devant le magistrat", a insisté l'armée sans qu'il puisse être possible de confirmer de source indépendante cette dernière information, les tribunaux militaires se réunissant à huis clos.

Avec AFP