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Le groupe islamiste Boko Haram est aujourd'hui "décapité" et disparaîtra avant la fin de l'année, a déclaré, mardi, le président tchadien lors d'une conférence de presse. Il s'est également exprimé sur sa longévité au pouvoir.

Les jours de Boko Haram sont-ils comptés ? Pour le président du Tchad, Idriss Déby Itno, en tous cas, la fin est proche pour le groupe islamiste nigérian. "Boko Haram est décapitée. Il y a de petits groupes éparpillés dans l'est du Nigeria, à la frontière avec le Cameroun. Nous sommes en mesure de mettre définitivement hors d'état de nuire Boko Haram", a affirmé le chef de l'État devant la presse nationale à l'occasion de la célébration du 55e anniversaire de l'indépendance du Tchad, mardi 11 août.

"La guerre sera courte, elle va se terminer avant la fin de l'année et Boko Haram va disparaître avec la mise en place de la force mixte qui sera opérationnelle dans quelques jours", a promis Idriss Déby itno, en référence à la strucutre conjointe de 8 700 hommes censée mieux coordonner les actions des différentes armées de la région (Nigeria, Tchad, Cameroun, Niger, Bénin).

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Le chef de l'État a également évoqué, pour la première fois, un successeur d'Abubakar Shekau, présenté jusqu'alors comme le chef du groupe islamiste, et qui n'est plus apparu sur les vidéos de propagande de Boko Haram depuis plusieurs mois. "Il y a quelqu'un qui s'appellerait Mahamat Daoud qui aurait remplacé Abubakar Shekau et ce dernier veut négocier avec le gouvernement nigérian. Moi, je conseillerais de ne pas dialoguer avec un terroriste", a affirmé le président tchadien sans fournir davantage de détails.

"Il reste à éviter les kamikazes"

Idriss Déby Itno a ensuite souligné que le défi était d'"éviter les actions terroristes et c'est pour cela que nous nous organisons au niveau de la sous-région pour empêcher que les matériels pour fabriquer les bombes et autres explosifs rentrent dans nos pays". "Il reste à éviter les kamikazes", a-t-il insisté, mettant l'accent sur l'importance du renseignement.

Depuis le début de l'année 2015, les victoires remportées par la coalition régionale (Nigeria, Tchad, Cameroun, Niger) ont chassé les insurgés de la plupart de leurs fiefs nigérians. Ils se sont ensuite repliés dans des zones très difficiles d'accès comme la forêt de Sambisa, proche du Cameroun, ou le lac Tchad.

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Affaiblis, les islamistes ont multiplié ces dernières semaines les attentats-suicides meurtriers au Nigeria, au Cameroun et au Tchad, dont l'armée joue un rôle-clé dans la lutte contre Boko Haram. Mardi, au moins 47 personnes ont été tuées et une cinquantaine blessées dans une explosion sur un marché dans le nord-est du Nigeria, fréquemment visé par le groupe islamiste Boko Haram.

"Vingt-cinq ans, c'est long"

Interrogé par la presse, le président a également évoqué sa possible candidature à une réélection dans la perspective de la présidentielle prévue en 2016. "Vingt-cinq ans, c'est long. Si j'avais la possibilité de m'assurer que le pays marchera après moi, je quitterais aujourd'hui même le pouvoir. Si mon départ pouvait renforcer la paix, la sécurité et la concorde, j'aurais pris mes vacances", a affirmé le chef de l’État, arrivé aux affaires par un coup d'État en 1990 et dont le régime a depuis lors affronté de nombreuses rébellions et tentatives de déstabilisation.

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Tchad : le président Déby prédit la fin prochaine de Boko Haram

"J'appartiens à un parti [le Mouvement patriotique du salut]. Le moment venu, il appartiendra au parti de désigner son candidat. Toutes les dispositions sont prises de manière à ce que les élections se déroulent dans la transparence libre et démocratique", a-t-il poursuivi. Avant de conclure : "Quitter pour quitter [le pouvoir] et laisser le Tchad dans le désordre, je ne le ferai pas".

Avec AFP