Un dirigeant nationaliste a déposé une motion devant l'Assemblée de Corse contre le "Prophète" d'Audiard, film choc sur la mafia corse qui a remporté le Grand Prix du Festival de Cannes, pour atteinte à l'image de l'île et de ses habitants.
AFP - Une motion demandant à l'Assemblée de Corse de dénoncer "les atteintes portées à l'image de la Corse et des Corses" par le film de Jacques Audiard, "Un prophète", a été déposée lundi "en urgence", a annoncé le dirigeant nationaliste corse Jean-Guy Talamoni.
"Un Prophète", qui a obtenu dimanche le Grand Prix au festival de Cannes, relate l'histoire d'un jeune arabe qui choisit la protection de co-détenus corses pour survivre en prison.
M. Talamoni, élu de Corsica Libera, demande à l'Assemblée de Corse "d'exprimer solennellement son indignation devant les atteintes intolérables et réitérées à l'image de la Corse et des Corses" véhiculées, selon lui, par le film.
"L'Assemblée de Corse, en charge des intérêts matériels et moraux de notre peuple, se doit de s'insurger devant ces comportements gravement attentatoires à la dignité des Corses", a déclaré M. Talamoni.
"La nécessaire liberté de créer ne doit pas servir d'alibi à une volonté obstinée de salir notre communauté (...), garder le silence devant un tel comportement pourrait être interprété comme une adhésion - ou à tout le moins une acceptation - de la part des Corses eux-mêmes, quant à l?image qui est donnée d?eux dans ce film", a-t-il ajouté.
Corsica Libera avait souligné samedi dans un communiqué le "caractère raciste" du film qui entretient "la confusion entre militants politiques et voyous".
Le député UMP de Haute-Corse Sauveur Gandolfi-Scheit a dénoncé dimanche l'image négative de la communauté corse véhiculée, selon lui, par ce film.
Il a appelé la population et les élus à se "mobiliser afin que cessent ces diffamations qu'on n'oserait aujourd'hui opposer à aucune autre communauté en France, sans susciter une levée de boucliers d'associations et de bien-pensants".
La recevabilité de la motion de Corsica Libera sera examinée jeudi par la commission permanente de l'Assemblée avant l'ouverture de la séance.