Une visite du chef de la diplomatie iranienne, Mohammad Javad Zarif, prévue mardi en Turquie a été reportée, alors que  la question syrienne devait très probablement être abordée.

Tension diplomatique ou simple contretemps ? "Cette visite a été reportée à une date ultérieure", a simplement indiqué à l'AFP une source diplomatique turque, ajoutant que le "programme [avait] changé", officiellement en raison de problèmes de calendrier.

Au cours de ce déplacement, Mohammad Javad Zarif devait rencontrer son homologue turc Mevlüt Cavusoglu alors que la Turquie est le théâtre d'un cycle de violences impliquant des rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) et de l’organisation de l'État islamique (EI).

Parallèlement, dans un texte adressé au journal d'opposition "Cumhuriyet" publié mardi, le ministre iranien a vivement critiqué la politique de Washington au Proche-Orient. La Turquie, membre de l'Otan, est un allié traditionnel des États-Unis. Les deux pays ont récemment conclu un accord pour l'ouverture des bases aériennes turques à l'aviation américaine qui cible les jihadistes de l'EI en Syrie mais aussi en Irak.

Ankara et Téhéran ont des positions divergentes sur la crise syrienne. La République islamique accuse notamment la Turquie, qui ne cesse de réclamer le départ du président syrien, de laisser passer des armes et des combattants rebelles à sa frontière avec la Syrie.

Une tournée régionale au Liban et en Syrie

Et c'est la Syrie qui devrait se trouver au cœur de la visite du chef de la diplomatie iranienne au Liban. La tournée régionale de M. Zarif "commence aujourd'hui avec une visite à Beyrouth pour parler des questions bilatérales, les événements dans la région et la crise du terrorisme et de l'extrémisme", a déclaré Marzieh Afkham, porte-parole de Mohammad Javad Zarif, à l'agence officielle Irna.

"Le Liban est un allié stratégique dans cette crise syrienne", explique Mariam Pirzadeh, correspondante de France 24 à Téhéran. Selon elle, cette visite devrait à la fois permettre à Zarif de détailler le plan de sortie de crise pour la Syrie et d'expliquer l'accord sur le nucléaire. Et ce déplacement traduit également le désir de Téhéran d'établir des "relations étroites avec ses voisins".

Marzieh Afkham a précisé que le ministre se rendait aussi en Syrie, mercredi 12 août. Il s'agira de la première visite du ministre iranien à Damas depuis l'accord nucléaire conclu le 14 juillet entre Téhéran et les grandes puissances.

Le vice-ministre iranien des Affaires étrangères, Hossein Amir-Abdollahian, avait annoncé la semaine dernière que l'Iran allait présenter au secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon un nouveau plan de paix pour mettre fin à la guerre en Syrie.

Avec AFP et Reuters