Au lendemain de la fusillade à Bangui qui a coûté la vie à quatre casques bleus rwandais, Kigali estime qu'il s'agit vraisemblablement d'un acte terroriste. Un soldat de ce contingent est soupçonné d'avoir ouvert le feu sur ses compagnons d’armes.
L’armée rwandaise a réagi dimanche 9 août après la fusillade fratricide dans laquelle quatre casques bleus rwandais ont été tués samedi à Bangui en Centrafrique sur une base du contingent rwandais de la Mission de l'ONU (Minusca). Dans un communiqué, elle a indiqué que "les enquêtes indiquent pour le moment une motivation terroriste à cet acte déplorable".
Un casque bleu de ce contingent est soupçonné d’avoir ouvert le feu sur ses frères d’armes. "L'incident a eu lieu le 8 août vers 5 h 45 à Bangui, à l'état-major du Bataillon rwandais de la Minusca, dans le 5e arrondissement" de la capitale, dans le quartier Socatel M'Poko, détaille le communiqué.
"Les RDF (Forces de défense rwandaises) sont intervenues et ont tué le soldat assaillant, sauvant la vie de plusieurs autres casques bleus rwandais", peut-on également lire dans ce texte. "Les victimes ont été immédiatement évacuées vers un hôpital de Bangui, quatre ont été opérées avec succès, aucun des huit blessés n'est dans un état critique".
L’armée rwandaise ne précise pas s'il s'agit d'une attaque à caractère islamiste ou d'une action isolée d'un partisan de l'opposition armée rwandaise en exil.
Ouverture d'une enquête
La Minusca a ouvert une enquête pour "déterminer les circonstances et le mobile de cet incident inédit depuis la création de la mission en avril 2014". Il s'agit du plus grave incident survenu au sein de la force onusienne depuis son déploiement en septembre 2014. En décembre 2013, des échanges de tirs avaient opposés soldats tchadiens et burundais de la force africaine de maintien de la paix (Misca) depuis remplacée par la Minusca, sans faire de victimes.
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La Minusca, qui compte actuellement 10 800 hommes, comprend des contingents issus du Burundi, du Cameroun, du Congo, de RD Congo, de Guinée Équatoriale, du Gabon, du Rwanda, du Maroc, du Sénégal, du Pakistan et d'Indonésie. Elle est appuyée par la force française Sangaris, déployée fin 2013 pour enrayer les massacres entre communautés chrétiennes et musulmanes.
Le renversement en mars 2013 du président François Bozizé par une rébellion à dominante musulmane, la Séléka, a plongé la Centrafrique dans la plus grave crise de son histoire depuis son indépendance en 1960.
Les autorités de transition, mises en place lorsque la Séléka a été chassée du pouvoir par l'intervention militaire française et internationale début 2014, peinent à relever ce pays déjà meurtri par des années de troubles et rébellions.
Avec AFP et Reuters