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Airbus a breveté un jet hypersonique capable d’aller de Paris à Tokyo en trois heures

L’avionneur européen Airbus a déposé aux États-Unis un brevet de jet hypersonique deux fois plus rapide que le Concorde. Mais ce bolide des airs, si tant est qu’il voit le jour, sera réservé à une élite.

Aller de Paris à Tokyo en trois heures au lieu de 12 actuellement, c’est possible… dans le meilleur des mondes imaginé par les ingénieurs d’Airbus. Le groupe aérospatial européen a déposé, le 12 juillet dernier, un brevet décrivant un nouveau jet hypersonique qui fait passer feu le Concorde pour un escargot sous Xanax.

Le document, repéré par les médias américains le 4 août, décrit un bolide des airs capable d’atteindre une vitesse de Mach 4.5, environ 5 500 km/h, soit deux fois celle du Concorde (2 179 km/h), mis au placard en 2003.

La spécificité de ce prototype d’Airbus ne tient pas seulement à sa vitesse. Sa manière de voler fait aussi davantage penser à une virée sur une montagne russe qu’à un périple en avion traditionnel. Il décolle comme n’importe quel appareil commercial puis adopte une trajectoire verticale digne d’une fusée pour monter à 35 km de hauteur, là où aucun autre avion ne risque de le ralentir. Enfin, il redescend, de nouveau à l’horizontal avant de se poser en douceur sur le tarmac.

Un avion pour l’élite et les militaires

Cette trajectoire hors du commun, qui lui permettrait de jouer au Speedy Gonzales de l’aviation, vient d’un système unique de propulsion imaginé par les ingénieurs du groupe européen. L’hypersonique d’Airbus embarque, en fait, trois différents type de moteur (deux turboréacteur pour le décollage, un moteur fusée pour les phases verticales et des statoréacteurs pour assurer la vitesse de croisière à Mach 4.5).

Mais que les nostalgiques du Concorde ne se réjouissent pas trop vite. Le brevet décrit, en effet, un engin qui ne sera pas destiné au commun des passagers. Il n’y aurait à bord de cet hypersonique que 20 passagers (contre 120 dans le Concorde) au maximum. L’avion serait destiné à transporter une certaine élite économique “qui a besoin de couvrir des longues distances en une journée”, précise les rédacteurs du brevet. Airbus a également pensé à son application militaire : l’engin pourrait servir à des missions de reconnaissance et transporter rapidement des commandos d’élite.

Ce prototype risque surtout de ne jamais voir le jour. Les coûts opérationnels pour un tel avion seraient trop élevés, a expliqué le groupe au quotidien “Les Échos”. "Airbus Group et ses divisions déposent chaque année des centaines de brevets afin de protéger leur propriété intellectuelle", précise l’avionneur. Il s’agit donc plutôt de marquer le coup et signifier à la concurrence qu’Airbus est prêt à relever le défi si la course aux avions ultra-rapides venait à s’emballer. Et aussi de dire à tous les nostalgiques du Concorde impatients de voir son remplaçant émerger que tant qu’il y a du rêve, il y a de l’espoir.

Tags: Aviation, Airbus,