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Au lendemain du naufrage d'un bateau de pêche surchargé de migrants au large de la Libye, 360 survivants sont arrivés jeudi à Palerme, en Sicile. Les recherches se poursuivent alors que plus de 200 personnes sont toujours portées disparues.

Le navire militaire irlandais "Niamh", qui porte à son bord plus de 360 survivants et les corps de 25 des plus de 200 victimes du naufrage d'un bateau de pêche surchargé de migrants, survenu mercredi au large de la Libye, est arrivé jeudi 6 août dans le port de Palerme, en Sicile.

Des tentes ont été dressées sur le quai pour le premier accueil des dizaines de migrants, essentiellement des hommes.

"Les survivants seront transférés en bus ce soir dans des centres en Campanie, en Vénétie, en Émilie-Romagne et en Lombardie. Les parents et proches des victimes seront hébergés par la Caritas. Quant aux corps, ils resteront à Palerme", a confié à l'AFP Francesca Canizzo, préfète de Palerme.

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Par ailleurs, les recherches d'éventuels nouveaux survivants ou des corps des victimes du naufrage se poursuivaient jeudi. Les recherches sur les lieux du drame se sont déroulées pendant toute la nuit et se poursuivront pendant la journée, a précisé à l'AFP jeudi matin un porte-parole des gardes-côtes.

Une vaste opération de secours, impliquant sept navires, des hélicoptères et un drone, a permis de secourir près de 400 personnes, mais selon les témoignages et les estimations, il y avait jusqu'à 700 personnes à bord.

Sur Twitter, les gardes-côtes italiens ont ainsi annoncé avoir secouru 381 migrants à 30 milles des côtes libyennes, la marine italienne 101 autres dont le canot était en train de couler, et Médecins sans frontières (MSF) 86 autres, dont 11 femmes et un enfant.

Bruxelles fustige l’inaction des dirigeants européens

Sur le front politique, la Commission européenne a appelé les dirigeants européens à cesser de "se lamenter" sur la question des migrants et à passer à l’action pour éviter de nouveaux drames, comme celui survenu au large de la Libye.

"Ce dont nous avons besoin maintenant, c'est du courage collectif de passer des déclarations aux actions concrètes, sinon les mots sonneront dans le vide", a tancé l'exécutif bruxellois dans une déclaration commune signée par le vice-président, Frans Timmermans, la haute représentante pour la politique extérieure, Federica Mogherini, et le commissaire aux Affaires intérieures, Dimitris Avramopoulmos.

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"L'immigration n'est pas un sujet très populaire. Il est plus facile de rester à se lamenter devant son écran de télévision face à de telles tragédies que de prendre ses responsabilités et d'agir", ont renchéri les trois responsables.

Le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker avait été tout aussi incisif dans un entretien accordé à l'AFP. "Les ministres ont obligation d'agir", avait-il affirmé.

La Commission européenne a soumis aux dirigeants européens une série de propositions pour freiner les départs des migrants, empêcher qu'ils ne s'adressent aux passeurs pour tenter une traversée de la Méditerranée parfois mortelle, les sauver, les accueillir, traiter leurs demandes d'asile et renvoyer ceux qui ne peuvent rester dans l'UE.

"Nous sommes déterminés à trouver des solutions collectives pour relever cet immense défi", a assuré de son côté, ce jeudi, le Premier ministre français Manuel Valls, après avoir déploré un "effroyable naufrage en Méditerranée".

Quelques 224 000 réfugiés et migrants sont arrivés en Europe via la Méditerranée depuis janvier à indiqué jeudi le Haut Commissariat aux Réfugiés des Nations Unies (HCR).

Le HCR, dont les chiffres ont été actualisés à la fin juillet, a précisé dans un courriel à l'AFP en avoir dénombré 98 000 en Italie et 124 000 en Grèce.

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Avec AFP